Néfertiti

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 14 avril 2014
Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais, espagnol
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Queen Nefertiti (by Philip Pikart, CC BY-SA)
Reine Néfertiti
Philip Pikart (CC BY-SA)

Néfertiti (c.1370 - c. 1336 av. J.-C.) était l'épouse du pharaon Akhenaton de la 18e dynastie égyptienne. Son nom signifie "la belle est venue" et, grâce au buste mondialement connu réalisé par le sculpteur Thoutmosis (découvert en 1912), elle est la reine la plus connue de l'Égypte ancienne.

Elle grandit dans le palais royal de Thèbes, probablement la fille du vizir d'Amenhotep III, un homme nommé Aÿ, et fut fiancée à son fils, Amenhotep IV, vers l'âge de onze ans. Certains indices laissent penser qu'elle adhéra très tôt au culte d'Aton, une divinité solaire, et qu'elle put influencer la décision ultérieure d'Amenhotep IV d'abandonner le culte des dieux d'Égypte au profit d'un monothéisme centré sur Aton. Après avoir changé son nom en Akhenaton et être monté sur le trône d'Égypte, Néfertiti régna avec lui jusqu'à sa mort, après quoi elle disparut des archives historiques.

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Jeunesse et mariage

Même s'il semble que Néfertiti était la fille d'Aÿ, cette affirmation est loin d'être étayée. Les inscriptions font référence à la femme d'Aÿ, Tiyi (ou Ti), comme étant la nourrice de Néfertiti, et non sa mère, et on ne sait rien de la seconde épouse d'Aÿ. Aÿ, en plus de ses autres fonctions, était le précepteur du jeune Amenhotep IV et peut avoir présenté le prince à Néfertiti lorsqu'ils étaient tous deux enfants. Néfertiti et sa sœur, Moutnedjemet, étaient certainement des membres réguliers de la cour de Thèbes et, qu'Aÿ l'ait ou non présentée à Amenhotep IV, ils se seraient de toute façon côtoyés.

Des images et des inscriptions anciennes indiquent qu'elle s'est intéressée très tôt au culte d'Aton mais, comme chaque Égyptien favorisait un dieu ou un autre, il n'y a aucune raison de croire qu'elle avait des idées relatives au monothéisme ou à l'élévation d'Aton au-dessus des autres dieux (comme l'ont suggéré certains chercheurs). Tout ce que l'on peut affirmer avec certitude, c'est que les deux sœurs étaient des adeptes d'Aton et qu'elles ont pu influencer l'intérêt d'Amenhotep IV pour ce culte dès son plus jeune âge. Toute déclaration définitive concernant son influence sur l'essor du monothéisme en Égypte doit nécessairement être spéculative car il n'existe aucune preuve concluante à cet égard, tout comme il existe peu d'informations sur sa vie en général. L'historien Peter B. Heller note :

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Ce qui est si frappant dans la vie et l'œuvre de Néfertiti, c'est que, même si son portrait - tiré du buste de Thoutmôsis - est l'un des plus connus et des plus fréquemment reproduits dans le monde, et même si elle a vécu à une époque où l'Égypte était la nation la plus cultivée et la plus puissante du monde, on sait remarquablement peu de choses sur elle. (3)

À l'âge de quinze ans, elle était mariée à Amenhotep IV et, après la mort d'Amenhotep III, elle devint reine d'Égypte. C'est à ce stade que certains chercheurs affirment qu'elle exerça son influence sur Amenhotep IV pour qu'il abandonne l'ancienne religion de l'Égypte et lance ses réformes religieuses, mais là encore, rien n'est prouvé.

Néfertiti et Akhenaton étaient profondément dévoués l'un à l'autre et constamment ensemble.

Néfertiti et Akhenaton

Au cours de la cinquième année de son règne (certaines sources parlent de la neuvième), Amenhotep IV changea son nom en Akhenaton, abolit les pratiques religieuses de l'Égypte, ferma les temples et décréta Aton comme seul vrai dieu. S'il est possible qu'il ait créé le monothéisme par une véritable conviction religieuse, il est plus probable qu'il se soit agi d'une manœuvre politique visant à réduire le pouvoir et la richesse des prêtres du dieu Amon dont le culte était extrêmement populaire.

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Tout au long de la XVIIIe dynastie, le culte d'Amon avait gagné en richesse et en prestige, si bien qu'à l'époque d'Akhenaton, les prêtres du culte étaient presque aussi puissants que le pharaon. L'instauration du monothéisme et la proscription de l'ancienne religion auraient complètement rétabli le pouvoir du trône ; et c'est précisément ce qui se passa. Le dieu Aton était désormais considéré non seulement comme un dieu puissant de l'Égypte, mais aussi comme le dieu de la création, le seul vrai dieu de l'univers.

Néfertiti apparaît avec Akhenaton,

...sur le site d'Akhetaton (Amarna), la nouvelle cité dédiée au dieu Aton. La sixième année [du règne d'Akhenaton], le nom de Néfertiti fut changé en Néfernéferouaton, ce qui signifie "Aton est beau dans sa beauté". Néfertiti vivait avec Akhenaton à Amarna où il dirigeait des services religieux à Aton. (Bunson, 185)

Le couple eut six filles : Mérytaton, Mâkhétaton, Ânkhésenamon, Néfernéferouaton Tasherit, Néfernéferourê et Sétepenrê, mais pas de fils. Avec une de ses autres épouse, Kiya, Akhénaton eut deux fils, Toutânkhamon et peut-être Smenkhkarê (bien que la lignée de Smenkhkarê soit contestée). Akhenaton épousa deux de ces filles, Mérytaton et Ânkhésenamon (plus tard, Ankhsenamun, épouse de Toutânkhamon) et eut peut-être des enfants avec elles (bien que cela soit également contesté). Ce qui est clair, cependant, à partir des stèles et des inscriptions qui ont survécu à la purge ultérieure de leur règne, c'est que le couple royal était profondément dévoué l'un à l'autre et constamment ensemble ou avec leurs filles. Concernant l'apparence physique de Néfertiti à cette époque, Heller écrit :

On suppose qu'elle devait mesurer environ 1,40 m, soit la taille d'une femme égyptienne moyenne de l'époque. Ses représentations montrent qu'elle était souvent peu vêtue, comme de coutume dans un climat chaud. Autrement, elle apparaissait dans la tenue traditionnelle d'une robe moulante attachée par une gaine dont les extrémités tombaient sur le devant ; parfois, elle est représentée coiffée d'une courte perruque. Elle avait probablement le crâne rasé pour améliorer l'ajustement de sa grande couronne bleue inhabituelle. On sait qu'elle s'identifiait à l'hérésie de son mari et que, selon la poésie d'Akhenaton, il l'aimait tendrement. On sait également que sa beauté était légendaire. (3)

La famille royale vivait à l'origine au palais de Malkata à Thèbes, construit sous le règne d'Amenhotep III mais rénové sous Akhenaton et rebaptisé Tehen Aton (signifiant "la splendeur d'Aton"). L'historienne Barbara Watterson décrit le palais :

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Les appartements royaux étaient construits à une échelle particulièrement grande : la chambre du roi, par exemple, mesurait près de 8 mètres sur 5 [26 pieds sur 16,5], sans compter une niche surélevée pour abriter le lit royal. Le sol de la grande salle du palais du roi était peint pour représenter un bassin dans les marais et celui du palais voisin un bassin avec des plantes et des oiseaux aquatiques. Tout le plafond de la grande salle était orné de vautours volants, celui de la chambre du roi d'une rangée de vautours. Les plafonds de nombreuses pièces du palais étaient peints de spirales et de motifs entrelacés, combinés à des formes naturalistes telles que des oiseaux en vol. (151)

Watterson, et d'autres, soulignent également que le palais regorgeait de décorations en or et de reliefs ornés. Quelle que soit l'opulence de Malkata, le nouveau palais de la ville fondée par le couple, Akhetaton, était encore plus grandiose et, surtout, avait une fonction symbolique dans la nouvelle religion d'Aton. L'égyptologue Zahi Hawass explique :

Dans le cadre de sa révolution religieuse, Akhenaton décida de quitter Thèbes et de s'installer sur un site vierge qui serait dédié à son nouveau culte. La nouvelle cité était située en Moyenne-Égypte, et s'appelait Akhetaton, `Horizon d'Aton'. Elle était tracée parallèlement au fleuve, ses limites étant marquées par des stèles sculptées dans les falaises qui entouraient le site. Le roi lui-même assuma la responsabilité de ce plan directeur d'importance cosmologique. Au centre de sa ville, le roi construisit un palais de réception officiel, où il pouvait rencontrer des officiels et des dignitaires étrangers. Les palais dans lesquels lui et sa famille vivaient se trouvaient au nord, et une route menait de la demeure royale au palais de réception. Chaque jour, Akhenaton et Néfertiti se déplaçaient dans leurs chars d'un bout à l'autre de la ville, reflétant ainsi le parcours du soleil dans le ciel. En cela, comme dans de nombreux autres aspects de leur vie qui nous sont parvenus à travers l'art et les textes, Akhenaton et Néfertiti étaient considérés, ou du moins se considéraient, comme des divinités à part entière. C'est seulement à travers eux que l'Aton pouvait être vénéré : ils étaient à la fois prêtres et dieux. (39)

Egyptian Royal Woman
Femme royale égyptienne
bstorage (Copyright)

Dans son rôle de membre du couple divin, Néfertiti fut peut-être aussi corégente. Akhenaton joignit son cartouche (son sceau) au sien en signe d'égalité et il semble qu'elle ait assumé les fonctions traditionnelles de pharaon pendant que son mari s'occupait de réformes théologiques et de rénovations architecturales. Les images qui ont survécu la montrent officiant lors de services religieux, recevant des dignitaires étrangers, animant des réunions diplomatiques, et même dans le rôle royal traditionnel du roi frappant les ennemis de l'Égypte.

Aucune de ces images n'aurait été créée s'il n'y avait pas une part de vérité derrière les histoires qu'elles dépeignent. Néfertiti dut donc exercer plus de pouvoir qu'aucune autre femme en Égypte depuis l'époque d'Hatchepsout (1479-1458 av. J.-C.). Depuis le palais royal d'Akhetaton, elle envoyait les décrets royaux et prenait les décisions qui, selon la tradition, incombaient à son mari.

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La disparition de Néfertiti

Vers la quatorzième année du règne d'Akhenaton et de Néfertiti, leur fille Mâkhétaton mourut en couches à l'âge de 13 ans. Une image en relief de l'époque montre le couple debout, en deuil, devant le corps de leur fille. Peu de temps après, Néfertiti disparut des archives historiques. De nombreuses théories ont été avancées pour expliquer sa brusque disparition, notamment :

  1. Elle serait tombée en disgrâce auprès de son mari parce qu'elle ne pouvait pas produire d'héritier mâle et fut donc remplacée par Kiya.
  2. Elle aurait abandonné la religion d'Aton et fut bannie par Akhenaton.
  3. Elle se serait suicidée de chagrin après la perte de sa fille.
  4. Elle aurait continué à régner sous le nom de Smenkhkarê jusqu'à ce que son beau-fils, Toutânkhamon, ne soit assez âgé pour monter sur le trône.

Parmi ces théories, aucune ne peut être étayée, à l'exception de la quatrième, et même celle-ci, selon beaucoup, est incertaine. Le principal partisan de la théorie de Nefertiti-Smenkhkarê est Zahi Hawass qui écrit :

Ce roi [Smenkhkarê] est représenté comme un homme en compagnie de Mérytaton, " sa " reine ; cependant, son nom de trône était pratiquement identique à celui de la coregente d'Akhenaton, identifiée de manière convaincante comme étant Néfertiti. Qu'il s'agisse de Néfertiti elle-même ou d'un fils d'Akhenaton (ou d'Amenhotep III) non attesté, ce roi mourut deux ans seulement après son accession au trône, laissant l'Égypte aux mains d'un jeune garçon nommé Toutânkhaton [plus tard Toutânkhamon]. (47)

Les problèmes des autres théories sont les suivants : Akhenaton avait déjà un héritier mâle en la personne de Toutânkhamon et n'aurait donc pas abandonné sa femme pour cette raison (première théorie) ; il n'y a aucune preuve pour soutenir que Néfertiti ait quitté le culte d'Aton (deuxième théorie) ; elle vivait encore après la mort de sa fille et le nom du trône du successeur d'Akhenaton est le même que le sien (troisième théorie). Si la deuxième théorie est restée longtemps populaire, c'est parce qu'il a été prouvé que le culte des anciens dieux commença à renaître vers la fin du règne d'Akhenaton et que cela n'aurait pas pu se produire sans une sorte de soutien ou d'encouragement royal.

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Comme il est considéré comme impossible qu'Akhenaton ait abandonné la religion qu'il avait créée, on suppose que c'est son corégent qui en fut responsable Cependant, la renaissance des anciennes pratiques religieuses pourrait facilement être le résultat d'un mouvement populaire du peuple égyptien qui en avait assez d'être forcé de négliger la foi traditionnelle du pays. Les Égyptiens considéraient que leurs actions étaient intimement liées à l'équilibre céleste et que leur relation avec les dieux était d'une importance vitale.

En abandonnant les anciens dieux de l'Égypte, Akhenaton aurait déséquilibré l'univers et il est fort probable que les anciens prêtres d'Amon, et ceux des autres cultes, aient finalement décidé d'essayer de rétablir l'harmonie du pays par eux-mêmes, sans consulter leur souverain. Dans la mesure où l'on sait que Néfertiti était une dévote d'Aton avant même la conversion d'Akhenaton et qu'elle participait régulièrement aux offices religieux, et où aucune image ou inscription ne prouve qu'elle ait abandonné le culte, il est très peu probable qu'elle ait mené un retour aux pratiques religieuses traditionnelles de l'Égypte.

La haine que le peuple éprouvait pour la nouvelle religion monothéiste de son pharaon est illustrée par son éradication complète après la mort de Toutânkhamon, le successeur d'Akhenaton. Toutânkhamon lui-même, en montant sur le trône, abandonna la religion d'Aton et ramena l'Égypte à la pratique traditionnelle. Son successeur, Aÿ, (peut-être le même homme que celui suggéré comme étant le père de Néfertiti) poursuivit ses politiques, mais le dernier pharaon de la 18e dynastie, Horemheb, alla plus loin qu'eux.

Prétendant avoir été choisi par les dieux pour restaurer la vraie religion de l'Égypte, Horemheb démolit les temples d'Akhenaton, défigura sa stèle et tenta d'effacer toutes les preuves montrant que le roi hérétique et sa famille avaient régné sur l'Égypte. C'est à cause des décrets d'Horemheb que l'on sait si peu de choses de Néfertiti et des autres rois liés à la période amarnienne à l'heure actuelle. Ce qui est étonnant, en fait, ce n'est pas que l'on en sache si peu, mais que, compte tenu de la haine d'Horemheb pour les réformes d'Akhenaton et de sa dévtermination à sa mission d'effacer le roi et sa famille de l'histoire, les chercheurs d'aujourd'hui disposent d'informations sur la période amarnienne.

Unfinished Head of Nefertiti
Tête inachevée de Néfertiti
Carole Raddato (CC BY-SA)

La controverse moderne

Néfertiti a fait l'objet d'une controverse, entre l'Égypte et l'Angleterre, lorsque l'archéologue britannique Joann Fletcher a affirmé avoir trouvé la momie de la reine en 2003. L'affirmation de Fletcher se basait sur les détails d'une momie, connue par les égyptologues sous le nom de "jeune femme", qui, selon elle, correspondait aux représentations de Néfertiti. La chaîne Discovery Channel a diffusé la théorie de Fletcher comme si la momie de la reine avait été identifiée avec certitude, alors qu'en fait, ce n'était guère le cas. En conséquence, Fletcher s'est vu interdire de travailler en Égypte en raison d'une prétendue violation du protocole qui exige que tous les archéologues travaillant dans le pays fassent d'abord part de leurs découvertes au Conseil suprême des antiquités avant de divulguer quoi que ce soit à la presse internationale.

Bien que cette interdiction ait été levée par la suite et que Fletcher soit retourné en Égypte, la controverse autour de la momie n'est toujours pas résolue. Les partisans de Fletcher affirment que la "jeune femme" est Néfertiti, tandis que ceux de Hawass soutiennent le contraire. Les deux parties utilisent les mêmes détails pour étayer leurs affirmations et il semble peu probable qu'une solution soit trouvée avant qu'une découverte future ne donne plus de poids à l'une des parties qu'à l'autre.

Néfertiti est également à l'origine d'un conflit entre l'Égypte et l'Allemagne au sujet du célèbre buste qui se trouve actuellement au Musée égyptien (Neues Museum) de Berlin. Le visage de Néfertiti est l'une des images les plus immédiatement reconnaissables de l'Antiquité, juste après celui de son beau-fils Toutânkhamon. Même si l'on ne connaît pas le nom de la reine, les statuettes et les affiches du célèbre buste ont été reproduites dans le monde entier.

Pourtant, lorsqu'il fut découvert en 1912, personne ne savait qui était Néfertiti. Le buste aurait été remarquable pour sa beauté, bien sûr, mais pas pour la personne qu'il représente. À cause des décrets d'Horemheb, la famille royale avait été oubliée. Les inscriptions du règne d'Horemheb le montrent comme le successeur d'Amenhotep III, effaçant complètement le règne du "roi hérétique" et de ses successeurs. Le buste fut créé vers 1340 avant J.-C. par le sculpteur de la cour Thoutmôsis comme modèle pour ses apprentis dans leurs représentations (sculpture ou peinture) de la reine. Comme il s'agissait d'un modèle, et qu'il n'a jamais été destiné à être exposé, seul un œil avait été réalisé.

Le Musée égyptien de Berlin décrit le buste de la reine Néfertiti comme "l'une des premières œuvres d'art égyptiennes de premier ordre, principalement en raison de l'excellente conservation de la couleur et de la finesse du modelage du visage... Le buste est fait de calcaire recouvert de gypse modelé. L'œil est incrusté de cristal et la pupille est fixée avec de la cire de couleur noire. Le deuxième œil incrusté n'a jamais été réalisé" (1).

Le buste est conservé dans la salle 2.10 du Musée égyptien de Berlin, en Allemagne où il a été transporté après sa découverte à Amarna. Hawass écrit : "Un jour de l'hiver 1912, un archéologue allemand du nom de Ludwig Borchardt faisait des fouilles à Tell al-Amarna lorsqu'il trouva un magnifique buste de Néfertiti dans l'atelier d'un sculpteur nommé Thoutmôsis" (39). Ce qui s'est passé après cette découverte est un débat permanent, souvent passionné, entre l'Égypte et l'Allemagne.

Étant donné que l'application des règles régissant les antiquités en Égypte était assez laxiste au début du 20e siècle (comme l'étaient d'ailleurs, dans certaines régions, les règles elles-mêmes), il ne semble pas qu'il y aura jamais moyen de résoudre le différend. Les Allemands affirment que Borchardt a trouvé le buste, a fait une déclaration légale de sa découverte et a ensuite ramené la pièce en Allemagne. La revendication égyptienne (telle qu'articulée par Hawass) soutient que "la mission allemande a recouvert la tête de boue pour en dissimuler la beauté afin que, lors de la division des antiquités au Musée égyptien du Caire, le conservateur ne remarque pas ses caractéristiques remarquables. Le buste a donc été autorisé à rejoindre le musée de Berlin" (39).

Les Égyptiens affirment donc que le buste a été obtenu illégalement et qu'il doit être rendu à l'Égypte ; les Allemands, bien sûr, soutiennent qu'il est leur propriété légale et qu'il doit rester dans le musée. Hawass note que "des plans ont été élaborés pour rendre [le buste] à l'Égypte juste avant la Seconde Guerre mondiale, mais Hitler a demandé à le voir avant qu'il ne quitte le pays, il en est tombé amoureux et a refusé de le laisser sortir des mains allemandes" (41). Cette affirmation a également été contestée par le gouvernement allemand et l'ancien, et actuel, directeur du Musée égyptien de Berlin.

En 2003, cette controverse s'est envenimée lorsque le musée a autorisé deux artistes, connus sous le nom de "Little Warsaw", à placer le buste sur le corps en bronze d'une femme nue afin de montrer à quoi la reine pouvait ressembler. Cette très mauvaise décision a conduit l'Égypte à renouveler ses efforts pour le rapatriement du buste mais, comme l'exposition de Little Warsaw n'a duré que quelques heures, la controverse s'est calmée et le buste est resté là où il se trouve depuis 1913 et où il continue d'être l'une des œuvres d'art les plus populaires, sinon la plus populaire, de la collection permanente.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2014, avril 14). Néfertiti [Nefertiti]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10541/nefertiti/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Néfertiti." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le avril 14, 2014. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10541/nefertiti/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Néfertiti." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 14 avril 2014. Web. 13 oct. 2024.

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