Culte de l'Être Suprême

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 25 novembre 2022
Disponible dans ces autres langues: anglais
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The People of France Recognize the Supreme Being and the Immortality of the Soul (by Bibliothèque nationale de France, Public Domain)
Le peuple français reconnaît l'Être suprême et l'immortalité de l'âme
Bibliothèque nationale de France (Public Domain)

Le culte de l'Être suprême était un culte déiste établi par Maximilien Robespierre (1758-1794) pendant la Révolution française (1789-1799). Son but était de remplacer le catholicisme romain comme religion d'État en France et de saper le culte athée de la raison qui avait récemment gagné en popularité. Il a représenté l'apogée du pouvoir de Robespierre et n'a pas été soutenu après sa chute.

En établissant le culte de l'Être suprême, Robespierre entendait guider la République française vers un état de vertu absolue, ou d'excellence morale. Il voulait utiliser l'idée d'une divinité abstraite, ou Être suprême, pour éduquer le peuple français sur la relation entre la vertu et le gouvernement républicain, créant ainsi une société parfaitement juste. Selon le décret du 18 Floréal (7 mai), le culte reconnaît l'existence d'un Être suprême ainsi que l'immortalité de l'âme humaine. Le culte de l'Être suprême devait s'exprimer par des actes de civisme.

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Le 8 juin 1794, une fête de l'Être suprême fut organisée sur le Champ de Mars. Robespierre, qui était alors au sommet de son pouvoir dictatorial, joua un rôle central dans les festivités, lui donnant l'apparence d'un pontife de la nouvelle religion. On pense que l'aversion pour ce culte, et pour la position centrale qu'y prit Robespierre, contribua à sa chute un peu plus d'un mois plus tard. Selon l'historienne Mona Ozouf, la Fête représentait une certaine raideur révolutionnaire qui laissait présager la "sclérose de la Révolution" (Ozouf, 24).

L'Église et la Révolution

La Révolution française s'était heurtée à l'Église catholique dès ses débuts. Pilier fondamental de l'Ancien Régime oppressif, l'institution de l'Église semblait représenter la corruption, la superstition et l'arriération, toutes contraires aux valeurs révolutionnaires. En novembre 1789, les terres de l'Église furent saisies et nationalisées pour soutenir l'économie française en déclin, tandis que la Constitution civile du clergé obligea tous les ecclésiastiques en exercice à prêter serment à la nouvelle constitution et à s'engager à ce que leur loyauté envers l'État français l'emporte sur leur loyauté envers le pape de Rome.

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En 1791, l'Assemblée législative française déclara que tous les ecclésiastiques qui n'avaient pas encore prêté serment à la Constitution étaient coupables de conspiration.

Pourtant, dans cette phase initiale de la Révolution, c'est l'institution de l'église qui était attaquée plutôt que le christianisme à proprement parler. De nombreux citoyens se considéraient encore comme catholiques, et beaucoup cherchèrent même à réconcilier l'Église gallicane avec la Révolution ; la plupart des premières fêtes révolutionnaires comprenaient des sermons de prêtres constitutionnels, qui veillaient à établir des parallèles entre les valeurs révolutionnaires et les Évangiles et à se référer à Jésus-Christ en tant que sans-culotte idéal. Les enfants étaient baptisés avec une cocarde tricolore épinglée à leur couche, étant ainsi offerts à la fois au Christ et à la patrie.

Mais très vite, les divergences entre l'Église et la Révolution devinrent trop importantes pour être ignorées. Le pape condamna la Révolution et excommunia certains ecclésiastiques qui avaient soutenu la nouvelle constitution. Le roi Louis XVI (r. de 1774 à 1792), après l'échec de la fuite de Varennes, exprima clairement son dégoût pour la façon dont la Révolution traitait l'Église, contribuant ainsi à l'associer à une aristocratie corrompue. Fin 1791, l'Assemblée législative française déclara que tous les ecclésiastiques qui n'avaient pas encore prêté serment à la Constitution étaient coupables de conspiration et condamnés à la déportation. L'Assemblée légalisa également le divorce et déclara que tous les registres des naissances, des décès et des mariages seraient dorénavant gérés par des fonctionnaires laïques uniquement, retirant ainsi une fonction importante à l'Église.

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Montée de l'athéisme : Le culte de la raison

Bien entendu, les tentatives les plus ferventes de déchristianisation n'interviendraient qu'à l'époque du règne de la Terreur, en septembre 1793. Un mouvement anticlérical et athée, connu sous le nom de Culte de la Raison, s'était développé dans les environs de Paris, soutenu par une faction extrémiste et "ultra-révolutionnaire" connue sous le nom d'Hébertistes. Le Culte de la Raison rejetait l'existence de Dieu sous toutes ses formes et se consacrait à la célébration des valeurs des Lumières telles que la liberté et le rationalisme. Bien que certaines cérémonies aient ressemblé à des traditions religieuses, il s'agissait principalement d'une moquerie de la religion organisée, ce qui pousse certains historiens à considérer le culte comme une "caricature grossière des cérémonies catholiques" (Furet 564).

Les Hébertistes, qui étaient arrivés au pouvoir lors de la Commune de Paris, cherchaient à faire de la déchristianisation une politique officielle de la Révolution et à faire du culte de la raison sa religion officielle. Ils contribuèrent à remplacer de nombreux symboles et statues chrétiens par des iconographies révolutionnaires, tandis que la Convention nationale adoptait le calendrier républicain français, qui effaçait toute référence au christianisme dans l'année française. Les représentants d'obédience Hébertiste portèrent cette attitude dans les provinces, faisant vandaliser les propriétés des églises et les dépouillant de leurs objets de valeur pour financer l'effort de guerre. L'un d'entre eux, Joseph Fouché, dépouilla un cimetière de ses symboles religieux et apposa sur son portail un panneau indiquant que "la mort n'est qu'un sommeil éternel", qui devint un des principes du culte de la raison (Schama, 777).

French Republican Calendar
Calendrier républicain
Philibert Louis Debucourt (Public Domain)

Le culte de la raison était particulièrement hostile aux membres du clergé eux-mêmes, qui étaient humiliés et forcés d'abjurer leurs vœux en se mariant ou de se déclarer charlatans, sous la menace de la guillotine. La violence pure et simple contre les catholiques devint de plus en plus courante ; Jean-Baptiste Carrier se fit un nom en submergeant dans la Loire des milliers d'ecclésiastiques et de religieux rebelles vendéens lors des noyades de Nantes. Le 7 novembre 1793, l'archevêque de Paris fut contraint de démissionner de ses fonctions et dut remplacer sa mitre par un bonnet rouge de liberté. Pour célébrer l'humiliation de l'archevêque, les Hébertistes organisèrent une Fête de la Raison qui se tint à la cathédrale Notre-Dame, nouvellement consacrée Temple de la Raison.

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La Fête de la Raison, qui eut lieu le 10 novembre, fit longtemps l'objet de rumeurs scandaleuses. Il est vrai que Sophie Momoro, épouse d'un des principaux Hébertistes, joua un rôle central dans le rôle de la déesse de la Raison, peu vêtue, et que l'autel chrétien fut démantelé au profit d'un autel de la "Philosophie". Pourtant, des rumeurs persistantes firent état d'actes licencieux, tels que des orgies dépravées. Vraies ou non, ces rumeurs finirent par forcer la main de Robespierre et des Jacobins moralisateurs.

Robespierre et la religion

À la fin de l'année 1793, Robespierre avait atteint le sommet de son pouvoir dictatorial. Bien que tous les membres du Comité de salut public aient été théoriquement égaux, Robespierre le contrôlait officieusement, ce qui faisait de lui le véritable maître de la France. Célèbre pour sa suffisance et son puritanisme, Robespierre n'avait jamais été aussi près de réaliser sa vision d'une République parfaitement vertueuse, composée de citoyens qui pensaient avant tout au bien commun. Les Hébertistes et leur Culte de la Raison, apparemment hédoniste, lui barraient la route. D'un point de vue pragmatique, Robespierre savait que leur aversion déclarée pour le christianisme aliénerait davantage la République de ses partisans et alliés potentiels. D'un point de vue personnel, il était offensé par l'athéisme du culte et sa dépravation présumée, des traits qui étaient antithétiques à sa société idéaliste et morale. Dans tous les cas, il savait qu'il devait disparaître.

Malgré sa haine de l'athéisme, Robespierre n'était pas non plus un fan du catholicisme romain.

Peu de temps après la Fête de la Raison, Robespierre prononça un discours au Club des Jacobins, dénonçant l'athéisme comme "aristocratique". En mars 1794, il organisa l'arrestation et l'exécution de dix-neuf Hébertistes de premier plan ; leur mort assura également la diminution du Culte de la Raison. Robespierre chercha immédiatement à réparer les dégâts qu'ils avaient causés, son allié Georges Couthon annonçant le 7 avril que de nouvelles propositions seraient bientôt présentées pour "canaliser les penchants spirituels de la nation dans des directions plus patriotiques" (Doyle, 277).

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Mais la question demeurait de savoir à quoi ressemblerait exactement cette nouvelle spiritualité. Malgré sa haine de l'athéisme, Robespierre n'était pas non plus un fan du catholicisme romain, une institution qu'il considérait largement corrompue. Il était donc nécessaire d'introduire un nouveau dieu, qui personnifierait les valeurs révolutionnaires de la vérité, de la liberté et de la vertu. Ce n'était qu'à travers une foi partagée en une puissance supérieure, pensait Robespierre, que la société française pourrait accomplir son destin et atteindre le sommet de la vertu ; clairement, il était d'accord avec Voltaire pour dire que "si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer" (Scurr, 294).

Maximilien Robespierre
Maximilien Robespierre
Unknown Artist (Public Domain)

C'est exactement ce que Robespierre entreprit de faire. Il établit le Culte de l'Être Suprême, qui était centré sur le déisme, la croyance qu'un créateur existait mais s'abstenait d'interférer dans l'univers. Robespierre professait la croyance en un Être suprême ainsi qu'en l'immortalité de l'âme humaine, prêchant ces doctrines devant la Convention nationale et le Club des Jacobins. Le 18 floréal an II (7 mai 1794), il persuada la Convention d'établir officiellement le culte de l'Être suprême ; les premières lignes de leur décret proclament que :

1. Les Français reconnaissent l'existence de l'Être suprême et l'immortalité de l'âme.

2. Ils reconnaissent que le culte digne de l'Être suprême est la pratique des devoirs de l'homme.

3. Ils placent au premier rang de ces devoirs [l’obligation] de détester la mauvaise foi et la tyrannie, de punir les tyrans et les traîtres, de secourir les malheureux, de respecter les faibles, de défendre les opprimés et de faire envers les autres tout le monde. bien que l'on puisse et ne pas être injuste envers quiconque.

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(Décret établissant le culte de l'Être suprême, Alphahistory.com)

Les célébrations républicaines devaient avoir lieu tous les dix jours, ou décadi dans le nouveau calendrier, la première grande fête devant avoir lieu le 20 Prairial (8 juin), qui se trouvait être également le dimanche de Pentecôte dans l'ancien calendrier chrétien ; on ne sait pas s'il s'agissait d'une simple coïncidence ou d'un défi subtil à l'ancienne religion. Quoi qu'il en soit, les instructions que la Convention envoya aux localités sur la manière de se préparer à la fête à venir étaient vagues. Certaines régions adaptèrent les accessoires utilisés lors des festivals de la Raison récemment interdits, en remplaçant simplement les slogans athées par les nouveaux slogans déistes. D'autres régions religieusement conservatrices en profitèrent pour célébrer publiquement la messe chrétienne pour la première fois depuis le début de la Terreur, sans crainte de répercussions. Mais le point central de la célébration se situait juste à l'extérieur de Paris, sur le Champ de Mars.

La fête de l'Être suprême

À l'approche du jour de la fête, le célèbre peintre et jacobin fanatique Jacques-Louis David fut chargé d'organiser l'événement. Il construisit une montagne artificielle sur le Champ de Mars comme pièce maîtresse de la fête ; c'était une métaphore célébrant le triomphe de la Montagne, le parti politique des Jacobins, sur ses ennemis. David veillait à ce que chaque fête soit méticuleusement chorégraphiée, s'efforçant de tout organiser le plus efficacement possible. La guillotine, qui avait été particulièrement utilisée ces derniers temps, fut déplacée de la place de la Révolution à l'emplacement de la Bastille démolie, où le son de la lame qui tombait serait bien loin des oreilles des Parisiens en fête.

Festival of the Supreme Being, 8 June 1794
Fête de l'Être Suprême, 8 juin 1794
Unknown Artist (Public Domain)

Le 8 juin 1794 s'avéra être une journée magnifiquement ensoleillée, comme si l'Être suprême en personne souriait au peuple français. Dans tout Paris, les citoyens avaient décoré leurs maisons de couronnes de chêne et de laurier, de rubans tricolores et de fleurs. Le matin, ils se rendirent consciencieusement dans les jardins du palais des Tuileries, où devaient avoir lieu les premières célébrations et les premiers discours de la journée. Robespierre, vêtu ostensiblement d'un manteau bleu ciel, d'un pantalon d'or et d'une ceinture tricolore, observa les masses rassemblées depuis une salle du palais.

Comme Robespierre avait été élu président de la Convention nationale quatre jours auparavant, il lui incombait d'officier les cérémonies et de remplir les fonctions de grand prêtre. Il était bien trop excité pour prendre son petit-déjeuner et, selon son compagnon Joachim Vilate, il eut du mal à se détacher de la fenêtre, où il observait l'assemblée d'enfants rieurs, de femmes portant des roses dans les cheveux et d'hommes avec des feuilles de chêne dans leurs chapeaux. Emerveillé par cette foule qui s'était rassemblée pour célébrer une religion qu'il avait créée, Robespierre aurait dit à Vilate :

Voici la partie la plus intéressante de l'humanité ! Voici l'univers assemblé devant nous ! Nature, quelle sublime, quelle délicieuse puissance tu as ! Comme les tyrans doivent pâlir à l'idée de cette fête ! (Scurr, 316)

A midi, Robespierre sortit dans le jardin et rejoignit ses collègues députés de la Convention. Après avoir calmé la foule, Robespierre prononça son premier discours de la journée, qu'il commença avec l'annonce qui suit : " le jour à jamais heureux est arrivé que le peuple français a consacré à l'Être suprême "(ibid). Après avoir terminé son discours, il se tourna vers une statue en carton, laide et difforme, censée représenter l'athéisme, et y mit le feu. En brûlant, elle révéla une autre statue, belle et majestueuse, qui représentait la Sagesse. Ensuite, Robespierre prononça un nouveau discours au cours duquel il entendit les députés de la Convention chuchoter et ricaner dans son dos. Il n'oublierait pas cette insulte.

En début d'après-midi, Robespierre conduisit la foule de citoyens chantants à travers les rues de Paris et jusqu'au Champ de Mars, où l'immense monument de David au jacobinisme se dressait devant eux. Plus d'un demi-million de personnes se seraient rassemblées autour de lui, criant "Vive la République!" et "Vive Robespierre !"tandis que les députés prenaient place au sommet de la montagne, près d'un grand arbre de la liberté. De là-haut, ils firent chanter la Marseillaise et prononcer les serments révolutionnaires désormais habituels. Le reste de la journée fut consacré à des compétitions sportives, dans l'esprit de la Grèce antique. De l'avis général, la fête de l'Être suprême fut le jour le plus heureux de la vie de Robespierre.

Réaction à la fête

La Fête de l'Être Suprême fut bien accueillie par les Parisiens ordinaires, qui s'étaient habitués au tape-à-l'œil des célébrations révolutionnaires et profitèrent de cette excuse pour se détendre et oublier les sombres réalités de la France de 1794. Les journaux jacobins firent l'éloge de la fête comme étant le plus beau jour de la vie de l'homme vertueux, tandis qu'à Orléans, une autre fête fut organisée, au cours de laquelle des foules tout aussi jubilatoires crièrent "Vive Robespierre !"

Bien sûr, la fête ne fit pas que des heureux, et de nombreux dirigeants révolutionnaires se sentirent menacés par le rôle central de Robespierre. En consolidant son pouvoir au cours de l'hiver et du printemps précédents, Robespierre s'était déjà ouvert aux rumeurs selon lesquelles il aspirait à une dictature totale ; son rôle de pontife en chef de cette étrange nouvelle religion ne semblait que confirmer ces spéculations. Un député de la Convention nationale, Jacques-Alexis Thuriot, le pensait. Pendant le discours grandiose de Robespierre dans le jardin des Tuileries, Thuriot chuchota à un compagnon : " Regardez le bougre. Il ne lui suffit pas d'être le maître, il faut qu'il soit Dieu" (Doyle, 278).

Festival of the Supreme Being
Festival de l'Être Suprême
Pierre-Antoine Demachy (Public Domain)

Thuriot et ceux qui partageaient ses pensées avaient peut-être raison de s'inquiéter ; deux jours à peine après la fête de l'Être suprême, Robespierre et ses alliés présentaient une loi à la Convention sans consultation préalable. Cette loi, tristement célèbre sous le nom de loi du 22 prairial, était censée résoudre le problème de la surpopulation des prisons parisiennes en accélérant les procès. Il s'ensuivit la période de la Grande Terreur, qui dura un mois et au cours de laquelle plus de 1 400 personnes furent rapidement guillotinées à Paris.

Robespierre commença à laisser entendre qu'il disposait d'une liste de conspirateurs perfides au sein de la Convention nationale, mais refusait toujours de citer des noms, observant les députés au supplice sous l'ombre de la Terreur. Craignant d'être sur la liste, de nombreux députés refusèrent de dormir dans leur propre lit, de peur d'être arrêtés en pleine nuit. Finalement, le 27 juillet 1794, les membres de la Convention se soulevèrent et renversèrent Robespierre, qui fut exécuté le lendemain.

La fin du culte

Avec la chute de Maximilien Robespierre, le Culte de l'Être Suprême tomba dans l'oubli. Le rôle central de Robespierre, tant dans la création du culte que dans la fête du 8 juin, fit que le culte fut associé à sa personne et à son mouvement jacobin. Avec sa mort, personne ne prit la peine de reprendre le flambeau. Pendant la réaction thermidorienne, la période qui suivit le règne de la Terreur, le gouvernement français prit ses distances par rapport à de nombreuses politiques et coutumes jacobines, y compris le culte de l'Être suprême. Ce n'est qu'en 1802 que Napoléon Bonaparte donna le coup de grâce en interdisant officiellement le Culte de l'Être Suprême et le Culte de la Raison avec sa Loi sur les cultes du 18 germinal an X.

Emperor Napoleon in His Study at the Tuileries
L'empereur Napoléon dans son cabinet de travail aux Tuileries
Jacques-Louis David (Public Domain)

Robespierre avait créé le Culte de l'Être Suprême pour contribuer à l'avènement de la société vertueuse qu'il avait longtemps imaginée. Cependant, les idées entourant le culte étaient beaucoup trop vagues pour avoir un effet durable, et Robespierre lui-même n'avait pas l'éloquence et le charisme nécessaires pour attirer des adeptes vers cette religion. Le culte échoua également parce que beaucoup l'associèrent aux ambitions personnelles de Robespierre et y voyaient une tentative de revendiquer un statut divin, ou du moins dictatorial. En raison de la courte durée de vie du culte, il est impossible de savoir quels étaient les projets à long terme de Robespierre, et les spécialistes se demandent s'il s'agissait d'un simple outil politique ou d'une véritable religion déiste.

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Questions & Réponses

Qui le Culte de l'Être Suprême vénérait-il ?

Le culte de l'Être suprême fut créé par Maximilien Robespierre pour guider le peuple français vers une société totalement vertueuse pendant la Révolution française. Il s'articulait autour d'une divinité abstraite connue sous le nom d'Être suprême, qui était vénérée par des actes de civisme.

Que s'est-il passé à la Fête de l'Être Suprême ?

Le 8 juin 1794, plus d'un demi-million de citoyens français assistèrent à la fête de l'Être suprême qui se déroulait autour d'une montagne artificielle. Maximilien Robespierre y jouait le rôle de grand prêtre, faisant craindre à ses ennemis qu'il n'aspire à la dictature.

Qu'est-ce que l'Être suprême ?

Dans le déisme, un Être suprême désigne un créateur qui a créé l'univers mais s'abstient d'y participer.

Qu'est-ce que le Culte de la raison ?

Le culte de la raison était un mouvement athée et anticlérical soutenu par les Hébertistes pendant la Révolution française. Son objectif principal était de déchristianiser la société française.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2022, novembre 25). Culte de l'Être Suprême [Cult of the Supreme Being]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21289/culte-de-letre-supreme/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Culte de l'Être Suprême." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le novembre 25, 2022. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21289/culte-de-letre-supreme/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Culte de l'Être Suprême." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 25 nov. 2022. Web. 14 oct. 2024.

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