Cimon

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 10 avril 2016
Disponible dans ces autres langues: anglais, grec
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Greek Trireme in Battle (by The Creative Assembly, Copyright)
Trière grecque dans la bataille
The Creative Assembly (Copyright)

Cimon (v. 510 - 450 av. J.-C.) était un homme d'État athénien et, en tant que strategos (stratège), un commandant fréquent de la flotte athénienne lorsque la ville était au sommet de sa puissance. Il connut la gloire militaire en battant son rival spartiate Pausanias, puis les Perses lors d'une bataille terrestre et maritime, afin d'accroître le nombre de membres et le pouvoir de la Ligue de Délos qu'il dirigea pendant plus d'une décennie. Peu aidé par son rival politique Périclès, Cimon fut ensuite exilé d'Athènes et ne retrouvait jamais son ancienne position politique, mais il en avait déjà fait assez pour s'établir une réputation durable en tant qu'un des plus grands généraux d'Athènes. Il fait l'objet de l'une des biographies des Vies de Plutarque.

Jeunesse

Né vers 510 avant notre ère, Cimon était le fils du général et homme d'État Miltiade, célèbre vainqueur des Perses à la bataille de Marathon en 490 avant notre ère. Sa mère, Hégésipylé, fille d'Oloros, roi de Thrace, était également fortunée. La sœur de Cimon s'appelait Elpinice et il y eut des accusations, aujourd'hui confirmées par certaines preuves archéologiques, d'inceste entre les deux, même si elle était mariée à Callias, l'éminent politicien. Cimon épousa Isodiké, de la famille aristocratique athénienne des Alcméonides, ce qui lui permit, grâce à ses puissantes relations familiales, de se hisser au sommet de l'échiquier politique d'Athènes.

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Réalisations militaires

Cimon participa à la bataille de Salamine en 480 avant J.-C., mais c'est en 479 avant J.-C., alors qu'il faisait partie d'une délégation envoyée à Sparte, qu'il accéda pour la première fois à la notoriété politique. Dans les années qui suivirent, il contribua à persuader les puissances navales grecques d'adhérer à la Ligue de Délos et, entre 476 et 463 avant J.-C., il est souvent nommé strategos ou général commandant de la flotte athénienne et de la Ligue dans son ensemble. Parmi ses victoires notables, il chassa les pirates dolopes de l'île égéenne de Scyros vers 475 avant notre ère. Ce faisant, il se couvrit de gloire en ramenant à Athènes les ossements de Thésée, le roi légendaire d'Athènes, et fit de l'île une dépendance athénienne.

CiMon se couvrit de gloire en ramenant à Athènes les ossements de Thésée, le roi légendaire d'Athènes.

Lors d'une autre opération réussie, le général spartiate Pausanias fut vaincu et chassé de Byzance, également vers 475 avant notre ère. La même année, Athènes s'empara d'Eion en Thrace. Les citoyens y furent réduits en esclavage et Cimon fit ériger trois statues d'Hermès à Athènes pour commémorer la victoire. L'étoile de Cimon brilla encore plus fort vers 466 lorsqu'il vainquit les Perses à Eurymédon, sur la côte sud de l'Asie mineure, deux fois le même jour en fait, d'abord dans un engagement naval puis sur terre, à chaque fois contre des forces supérieures. On attribue à Cimon l'amélioration de l'efficacité du navire de guerre grec, la trière, en élargissant ses ponts et ses passerelles pour permettre le transport d'un plus grand nombre d'hoplites. Dans un autre épisode d'inventivité, le général avait également demandé à certains de ses hommes de se déguiser en Perses en utilisant des vêtements capturés pour effectuer un raid sur un camp ennemi. La victoire permit d'annexer d'autres alliés pour renforcer la Ligue de Délos et la réputation de Cimon en tant que l'un des plus grands commandants d'Athènes.

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Cimon fit également beaucoup pour les citoyens ordinaires de la ville. Il reconstruisit de nombreux espaces publics, améliora les murs sud de l'acropole, ajouta un système d'approvisionnement en eau à l'Académie et des arbres à l'agora et au gymnase de l'Académie, donna des aides aux nécessiteux et finança personnellement un programme visant à renforcer les fortifications des Longs Murs qui reliaient Athènes à son port, le Pirée.

Delian League
Ligue de Délos
Marsyas (CC BY-SA)

Après la victoire sur les Perses, certains historiens suggèrent que Cimon aurait proposé de négocier un accord de paix avec le rival régional de longue date d'Athènes, mais que les factions opposées à Athènes l'auraient bloqué. La paix de Callias, vers 450 avant notre ère (proposée par le beau-frère de Cimon), pourrait avoir été un remaniement, voire une extension du plan initial de Cimon. Cimon en avait peut-être fini avec son vieil ennemi familial, la Perse, mais il n'en avait pas fini avec l'expansion militaire et conquit Chersonèse en Thrace et l'île nord-égéenne de Thasos (ainsi que ses mines d'or) entre 465 et 463 avant notre ère. Selon Plutarque, c'est à Cimon que l'on doit la proposition faite aux membres de la ligue de Délos en expansion, en passe de devenir l'empire athénien, de payer à Athènes de l'argent au lieu de navires et d'hommes.

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Rivalité avec Périclès et exil

La carrière politique de Cimon prit un coup en 463 avant notre ère lorsque Périclès l'accusa officiellement de corruption. Plus précisément, il était accusé d'avoir accepté des pots-de-vin d'Alexandre Ier, roi de Macédoine, pour qu'il n'envahisse pas le pays. Acquitté, Cimon fut envoyé à Sparte pour l'aider à faire face à la révolte des Hilotes. Les Spartiates renvoyèrent l'armée d'hoplites du commandant dans son pays, effrayés par ses intentions. En conséquence, en 461 avant notre ère, Cimon, qui avait toujours été suspecté d'avoir des sympathies spartiates, subit un vote d'ostracisme et fut exilé d'Athènes pendant 10 ans. La réputation du commandant en matière de fêtes somptueuses et de travaux publics coûteux ne contribua pas non plus à renverser l'opinion publique.

En 457 avant notre ère, Cimon offrit ses services à Tanagra contre une force conjointe de Sparte et des Béotiens, mais il fut refusé ; Athènes perdit la bataille. Après avoir purgé sa peine de dix ans, Cimon finit par retourner dans sa ville natale et négocia une paix avec Sparte. Puis, continuant à combattre les Perses jusqu'à la fin, il mourut au combat ou de maladie à Chypre en 450 avant notre ère. Comme le résume Plutarque, "il était aussi courageux que Miltiade et aussi intelligent que Thémistocle, et on admet généralement qu'il était plus juste que l'un et l'autre (Cimon, 146)".

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2016, avril 10). Cimon [Cimon]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-940/cimon/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Cimon." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le avril 10, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-940/cimon/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Cimon." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 10 avril 2016. Web. 14 oct. 2024.

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