Étendue de l'Empire Romain

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Donald L. Wasson
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 05 janvier 2016
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol, Turc
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L'Histoire a connu la montée et la chute d'un certain nombre de grands empires - les empires babylonien, assyrien, égyptien, et enfin, perse. Quelle qu'ait été la taille ou l'habileté de leur armée ou les capacités de leurs dirigeants, tous ces empires tombèrent en ruine. L'Histoire a démontré que l'une des nombreuses raisons de ce déclin final était la taille de l'empire - ils étaient tout simplement devenus trop grands pour être gérés et devinrent vulnérables aux forces externes et internes. L'un des plus grands de ces empires était, bien sûr, l'Empire romain. Au fil des siècles, il se développa à partir d'une petite ville italienne pour contrôler des terres dans toute l'Europe, en passant par les Balkans, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Population et propagation

Il est malheureusement difficile d'obtenir des chiffres précis sur le nombre de personnes vivant à un moment donné dans l'Empire romain. Tout calcul de la population est basé sur le recensement, mais le recensement romain n'incluait pas forcément les femmes et les enfants en dessous d'un certain âge. Le recensement était utilisé non seulement pour déterminer la population, mais aussi pour prélever des impôts et nourrir la population, mais comme le recensement était basé sur la propriété et la citoyenneté, on peut se demander qui était inclus dans le décompte final. De plus, les esclaves n'étaient probablement pas inclus, mais selon une estimation, il y avait entre 1 500 000 et 2 000 000 d'esclaves en Italie au 1er siècle avant Jésus-Christ.

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L'empire est passé de 4 063 000 habitants en 28 avant Jésus-Christ à 4 937 000 en 14 de notre ère.

Au début, avant la République romaine, la ville de Rome avait une population estimée à quelques milliers d'habitants seulement. Au 6e siècle avant J.-C. et après l'exil des rois, la ville comptait entre 20 000 et 30 000 habitants (ce chiffre peut inclure ou non les femmes et les enfants). Au fur et à mesure que la ville se développait en même temps que l'empire, Rome devenait un pôle d'attraction pour les artistes, les marchands et les personnes de tous horizons, en particulier celles qui cherchaient du travail. Au début de la période impériale, la ville comptait près de 1 000 000 d'habitants. À la même époque, l'empire était passé de près de 4 063 000 habitants en 28 avant J.-C. à 4 937 000 habitants en 14 de notre ère, selon le recensement effectué. Cette croissance était un motif de grande fierté pour l'empereur romain, comme l'écrit Auguste dans ses Res Gestae. Auguste aurait dit : "J'ai trouvé une Rome de briques, j'ai laissé une Rome de marbre". Cette citation pourrait également refléter la croissance de l'empire en termes de population et de territoire.

D'une petite ville située à l'ouest de l'Italie, Rome - ou l'empire - s'était agrandie pour inclure un territoire allant de la mer du Nord à la majeure partie de la région entourant la mer Méditerranée. Au nord se trouvent la Britannia, la Germanie et la Gaule. À l'ouest et au sud, le long de l'Afrique du Nord, l'empire comprenait l'Hispanie, la Maurétanie et la Numidie. À l'est et au Moyen-Orient se trouvaient l'Égypte, la Judée, la Syrie, la Parthie et l'Asie Mineure. Plus près de l'Italie et à l'est se trouvaient la Macédoine, la Grèce, la Moésie et la Dacie. Ajoutez à cela les îles de Corse, de Sardaigne et de Sicile. Dans tout l'empire, il y avait des villes de 100 000 à 300 000 habitants - Alexandrie, Carthage, Antioche, Pergame, Éphèse et Lyon. Cependant, comme tous ceux qui l'avaient précédé, l'Empire romain ne put perdurer et finit par tomber en 476 de notre ère, suite à une invasion venue du nord. Pour comprendre l'étendue de ce grand empire, il faut revenir au début, au début du sixième siècle avant Jésus-Christ.

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Roman Empire in 117 CE
L'Empire romain en 117 ap. J.-C.
Andrei nacu (Public Domain)

La raison de l'expansion

En 510 avant Jésus-Christ, la monarchie qui contrôlait Rome fut renversée et le roi Tarquin Superbus expulsé. À partir de ce moment, et pendant plusieurs siècles, Rome continua à se développer et à étendre sa sphère d'influence dans toute la région méditerranéenne. En dépit des forces intérieures et extérieures, la mer devont ce que l'on a appelé un lac romain. Cette croissance étonnante au début de la République se prolongea à l'âge de l'empire, culminant dans la période de la Pax Romana - sa version de paix et de stabilité.

L'homme d'État et auteur romain Cicéron pensait que la seule raison de faire la guerre était de permettre à Rome de vivre en paix.

Cependant, pour réaliser cette immense expansion, Rome était devenue ce qu'un historien a appelé un État guerrier. Cet état de guerre constant non seulement enrichit Rome, mais contribua également à façonner la société romaine. Sa conquête des Balkans et de la Grèce influença l'art, l'architecture, la littérature et la philosophie romains, mais la croissance ne continuerait pas et, à la fin, l'empire devont moins une force de conquête qu'une force de pacification et de gestion. Tout au long de leurs guerres d'expansion, les Romains ne se sont jamais considérés comme des agresseurs. Selon un historien, dans leur esprit, les guerres n'étaient menées que pour soumettre les ennemis qu'ils considéraient comme une menace viable pour "l'intégrité romaine". L'homme d'État et auteur romain Cicéron pensait que la seule raison de la guerre était de permettre à Rome de vivre en paix.

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La République s'étend en Italie

Le meilleur endroit pour commencer est le début : la conquête de la péninsule italienne. Après la chute de la monarchie et la création de la République, la ville de Rome, pour une raison ou une autre, voulait s'étendre au-delà de ses sept collines, et cette expansion signifiait, tout d'abord, la conquête de toute l'Italie. Ce désir n'est pas passé inaperçu auprès des communautés environnantes, et pour prévenir toute guerre éventuelle, elles formèrent ce qui devont la Ligue latine. Leurs craintes se concrétisèrent lorsque la guerre éclata près de la ville de Tusculum, au bord du lac Regillus. Au cours d'une bataille très disputée, les troupes romaines auraient été ralliées à la victoire - selon la légende - par l'apparition à cheval de Castor et Pollux, les frères jumeaux d'Hélène de Troie. Selon le traité négocié par Spurius Cassius Vecellinus en 393 avant Jésus-Christ, la victoire entraîna la confiscation et le pillage des terres du Latium. Et, comme condition supplémentaire, les habitants du Latium devaient fournir à Rome des soldats pour tout conflit futur. Cette dernière condition fera l'objet d'un addendum à tous les futurs traités romains. L'alliance des Latins avec Rome permit de vaincre un grand nombre de leurs voisins plus proches, des voisins qui avaient souvent pillé les terres romaines - les Sabins, les Aequi et les Volsci. Au fil du temps, Rome reprit l'offensive, vainquant et détruisant Véies.

Malgré l'invasion des Gaulois par le nord en 390 avant J.-C. et la quasi chute de la ville, Rome put rapidement reconstruire - en fortifiant ses murs - et poursuivre sa conquête de la péninsule. Au IVe siècle avant J.-C., les Samnites, un groupe de personnes situées au sud-est de Rome, capturèrent Capoue, une ville située en Campanie, une province juste au sud de Rome. En raison d'un traité avec Rome, les habitants de Capoue appelèrent la ville à l'aide. Ainsi, de 343 à 341 avant Jésus-Christ, une série de courtes escarmouches eurent lieu entre Rome et les Samnites. En conséquence, Rome prit le contrôle de la Campanie. Cependant, les conflits, connus sous le nom de "guerres samnites", ne s'arrêteraient pas là.

Au cours de la deuxième série de conflits, de 327 à 304 avant J.-C., les forces samnites triomphèrent des Romains aux Fourches Caudines en 321 avant J.-C., mais elles ne réussirent pas à faire reculer Rome. Par la suite, les Samnites conclurent des alliances avec les Gaulois, les Étrusques et les Ombriens, mais au cours de la troisième guerre samnite (298 à 290 avant notre ère), Rome écrasa les Samnites et leurs alliés. Ensuite, ils conclurent des alliances avec les Pouilles et l'Ombrie. Ils écrasèrent les Hernici et les Aequi ainsi que les Marsi, Paeligini, Marrucini, Frentani et Vestini, anciens alliés des Samnites. Rome était désormais la principale puissance de la péninsule et pour garantir ce pouvoir, elle établit des colonies dans toute l'Italie. Les Romains tournèrent alors leurs regards vers le sud.

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La ville de Tarentum, qui craignait Rome et se rendait compte qu'elle était la suivante sur la liste, fit appel à Pyrrhus, roi de la province occidentale des Balkans, l'Épire. Comme la ville l'avait aidé par le passé, le roi répondit à leur appel et envoya son armée de 21 000 fantassins, 3 000 cavaliers et 20 éléphants en Italie du Sud. Le roi remporta deux victoires sur Rome, à Héraclée en 280 avant J.-C. et à Ausculum en 279. Cependant, comme lors des premières guerres avec les Samnites, les Romains ne s'avouèrent pas vaincus et se ressaisirent rapidement, et à Beneventium, Rome fut victorieuse. En 270 avant Jésus-Christ, toute la Grande-Grèce - les régions situées le long de la frontière sud de l'Italie - fut annexée par les légions romaines. Cependant, cette expansion les amena à entrer en conflit avec une autre grande ville de l'autre côté de la mer, Carthage.

Carthage during the Punic Wars
Carthage pendant les guerres puniques
Javierfv1212 (Public Domain)

Les guerres puniques - L'expansion vers le sud

Grâce à l'augmentation des revenus générés par la conquête de la péninsule, Rome put se tourner vers le sud, de l'autre côté de la Méditerranée, vers l'ancienne cité phénicienne de Carthage. De 264 à 146 avant J.-C., les deux puissances se livrèrent à une série de trois guerres, les guerres puniques. Poeni était le nom romain donné aux habitants de Carthage. Les guerres commencèrent assez innocemment lorsque Rome fut entraînée dans l'affaire par la ville sicilienne de Messine, une ville qui, avec la ville voisine de Syracuse, allait bientôt devenir son alliée. Les Romains n'appréciaient pas la présence de Carthage sur l'île, et lorsque Rome réagit à l'appel de Messine, la guerre éclata. De même, Carthage n'appréciait pas les ambitions romaines en Sicile et, dans l'espoir de chasser les "envahisseurs" de l'île, elle lança une série de raids le long de la côte italienne.

Rome étant plutôt une puissance terrestre - alors que Carthage était bien plus une puissance navale - la ville se rendit rapidement compte de ses limites et commença à construire une grande flotte de navires pour contrer l'avantage carthaginois. Avec sagesse, les Romains ajoutèrent un corvus ou rampe d'abordage à chacun de leurs navires. Ce dispositif permettait aux Romains d'accoster les navires de leurs adversaires, de les aborder et de transformer une bataille maritime en bataille terrestre. Après des victoires commerciales - Rome à Mylae et Carthage à Drépane - les tentatives de négociation d'un traité échouèrent. À la suite de nouvelles victoires romaines, Carthage demanda la paix en 241 avant Jésus-Christ. Non seulement la ville vaincue dut-elle payer un tribut, mais Rome gagna également l'île de Sicile, sa première province en dehors de la péninsule. Rome s'emparera plus tard des îles de Sardaigne et de Corse.

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Magna Graecia
La Grande-Grèce
Future Perfect At Sunrise (CC BY-SA)

La deuxième guerre punique commença alors que Carthage étendit sa présence en Espagne, ce qui finit par inquiéter le Sénat romain. Un traité antérieur entre Rome et Carthage avait fixé une frontière entre les deux villes au niveau de l'Ebre, mais l'invasion de la ville de Saguntum par Hannibal, fils du général carthaginois Hamilcar Barca, allait changer la donne. Auparavant, à l'âge de neuf ans, Hannibal avait promis à son père de se venger des Romains pour les pertes subies par les Carthaginois lors de la première guerre. Parce qu'elle se concentrait sur les Illyriens et Philippe V, Rome ne vint pas de suite en aide à la ville. Hannibal s'en servit comme base pour de nouvelles incursions en Espagne et pour traverser les Alpes et pénétrer en territoire romain en 218 avant Jésus-Christ. Ce dernier mouvement finit par pousser Rome à agir et une guerre commença. Hannibal avait accumulé un certain nombre d'alliés en traversant les montagnes et en pénétrant dans la péninsule, notamment les Gaulois qui détestaient les Romains.

Hannibal et son armée semèrent la panique dans toute l'Italie, mais malgré la menace carthaginoise, les alliés de Rome restèrent fidèles et ne se joignirent pas à Hannibal. Cependant, bien qu'Hannibal ait remporté victoire sur victoire, le général n'attaqua pas, pour des raisons inconnues, la ville de Rome. Lors de la bataille de Cannes, les Romains subiront l'une de leurs plus grandes défaites, mais quelles qu'aient été les pertes, les légions refusèrent de se soumettre. Hannibal resta en Italie pendant plus de quinze ans. Sous la direction de Fabius Maximus, les Romains évitèrent d'autres conflits préjudiciables en appliquant la politique de la terre brûlée : des raids étaient organisés et les cultures étaient brûlées. Hannibal et ses hommes étaient de plus en plus désespérés, mais Carthage ne leur apporta aucune aide.

Pour contrer Hannibal au mieux, les Romains décidèrent qu'il ne serait pas sage de l'attaquer de front. Au lieu de cela, le Sénat envoya Gnaeus Cornelius Scipio et son frère Publius attaquer les possessions carthaginoises en Espagne. Heureusement, après que tous deux aient été tués au combat, le fils de Publius (également Publius Cornelius Scipio alias Scipion l'Africain) réorganisa l'armée en lambeaux et introduisit une épée plus courte, le gladius, et une nouvelle et meilleure lance, le pilum. Il rassembla ses forces et attaqua l'ennemi à Nova Carthago (Nouvelle Carthage). Craignant que Rome n'attaque leur ville, les dirigeants carthaginois rappelèrent Hannibal d'Italie en 204 avant Jésus-Christ. Malheureusement, Carthage subit une défaite retentissante à la bataille de Zama en 202 avant J.-C., bien qu'Hannibal ait pu s'en sortir vivant et reprendre plus tard sa vendetta contre Rome lors de la troisième guerre macédonienne lorsqu'il s'allia à Antiochos III.

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Map of Hannibal's Route into Italy
Carte de la route d'Hannibal en Italie
The Department of History, United States Military Academy (GNU FDL)

Les guerres entre les deux grandes cités se termineront finalement lors de la troisième guerre punique, lorsque Rome attaquera Carthage pour la deuxième fois en 146 avant J.-C.. La fin de la ville arriva lorsque le sénateur romain Caton l'Ancien se présenta devant le Sénat et déclara "Carthago delenda est" ou "Carthage doit mourir". En réponse à ce défi, la ville fut rasée, les terres salées et le peuple réduit en esclavage. Les terres qui avaient appartenu à Carthage - l'Espagne et l'Afrique du Nord - faisaient désormais partie de la République romaine. Peu après, Rome ajouta les provinces de Lusitanie (le Portugal actuel) en 133 avant J.-C. et la Gaule du Sud en 121 avant J.-C.. Rome contrôlait alors toute la Méditerranée occidentale.

Rome se tourne vers l'Est

Ensuite, Rome se tourna vers l'est, vers les Balkans et la Grèce - un désir qui allait donner lieu aux quatre guerres macédoniennes ou illyriennes. Rome avait toujours admiré la culture hellénistique - la culture inspirée par Alexandre le Grand. Cependant, une grande partie de la péninsule grecque était en proie à des troubles depuis la mort d'Alexandre et les guerres de succession. Et, lorsque le roi de Macédoine, Philippe V (ancien allié d'Hannibal) commença à étendre son influence en Grèce, Rome, sur invitation, entra dans la mêlée. Rome s'était, bien sûr, opposée à l'ingérence du roi après leur défaite à Cannes. Bien que le Sénat ait été réticent à déclarer la guerre, il reconnut la gravité de l'agression macédonienne. Les Grecs, en revanche, accueillirent favorablement les Romains et leur victoire ultérieure sur les forces macédoniennes lors de la bataille de Cynoscéphalie en 197 avant Jésus-Christ. Par la suite, la Grèce se plaça sous la protection de Rome. Rome finit par se retirer complètement en 194 avant Jésus-Christ, en recourant à la diplomatie plutôt qu'à la force brute.

Plus tard, en 191 avant Jésus-Christ, Antiochos de Syrie fit marcher son armée sur la Grèce. Sa victoire fut de courte durée, et il fut vaincu par le commandant romain Lucius Cornelius Scipio à la bataille de Magnésie en 189 avant Jésus-Christ. Cette bataille ne mettra pas fin aux combats, car la guerre reprendra plus tard, mais cette fois sous la direction du fils de Philippe, Persée. La troisième guerre macédonienne se terminera par la défaite de ce dernier à la bataille de Pydna en 168 avant Jésus-Christ. Les conflits se terminèrent enfin avec la défaite d'Antiochos IV et la paix fut conclue en 146 avant Jésus-Christ, la même année que la victoire romaine de Zama. Après avoir écrasé plusieurs révoltes dans la péninsule, Rome contrôlait désormais les Balkans et la Grèce, et pour le démontrer, la ville de Corinthe fut rasée. Moins d'une décennie plus tard, Rome annexa la Cilicie en Asie Mineure et Cyrène en Afrique du Nord.

Pompey the Great Bust
Buste de Pompée le Grand
Carole Raddato (CC BY-SA)

Expansion vers l'ouest et contrôle de la Méditerranée

À partir de 219 avant J.-C., Rome dominait la mer Méditerranée et contrôlait des parties de l'Afrique du Nord, de l'Espagne, de l'Italie et des Balkans. Tout cela apporta une grande richesse à la République, et ce qui restait passa rapidement sous son contrôle. Pompée le Grand allait "redessiner la carte" de la Méditerranée orientale, de la mer Noire à la Syrie et à la Judée. Mithridate du Pont représentait une menace pour la puissance de Rome en Asie Mineure car il attaquait les provinces romaines sur la côte ouest de l'actuelle Turquie - sa mort apporterait à la fois le pouvoir à son fils et la paix avec Rome. De 66 à 63 avant J.-C., Pompée marcha des montagnes du Caucase à la mer Rouge. De nombreux petits royaumes situés le long de son parcours devinrent des États clients ou des alliés de Rome et tous étaient tenus de fournir des renforts à l'armée romaine. Parmi ces États clients figuraient le Pont, la Cappadoce, la Bithynie, la Judée, la Palestine et, en 65 avant Jésus-Christ, l'Arménie. En Afrique, la Maurétanie, l'Algérie et le Maroc devinrent également des États clients.

Pendant que Pompée était occupé à l'est, Jules César menait la guerre des Gaules, annexant toute la Gaule, tuant un million de personnes et en réduisant un autre million en esclavage pour y parvenir. Malgré l'échec de sa tentative d'invasion de la Bretagne (Grande Bretagne actuelle), les frontières septentrionales de la République s'étendaient désormais jusqu'aux rives du Rhin et du Danube. Après ses conquêtes au nord, le futur "dictateur à vie" franchit le Rubicon et entra dans Rome. Après son assassinat, son fils adoptif et successeur, Octave (futur empereur Auguste), vainquit Marc-Antoine et Cléopâtre à la bataille d'Actium et l'Égypte devint ainsi une province romaine. Auguste devint empereur et l'Empire vit le jour, entraînant une ère connue sous le nom de Pax Romana ou paix romaine.

Roman Empire under Augustus
L'Empire Romain sous Auguste
Cristiano64 (CC BY-SA)

Le maintien de l'Empire

Malgré le désir de l'empereur d'étendre davantage les frontières de l'empire, sa croissance prit fin en 9 de notre ère en Allemagne lorsque le commandant Publius Quintilius Varus perdit trois légions romaines - dix pour cent des forces armées de Rome - à la bataille de Teutobourg. Les victoires militaires n'étaient plus axées sur l'expansion et la conquête, mais plutôt sur la défense contre les forces internes et externes telles que les émeutes, les rébellions et les soulèvements. Par la suite, l'expansion fut limitée : L'empereur Caligula (37-41 de notre ère) tenta de conquérir la Bretagne mais échoua, tandis que son oncle et successeur, l'empereur Claude (41-54 de notre ère), y parvint en 44 de notre ère. L'empereur Trajan (98-117 de notre ère) annexa la Dacie en 101 et la Mésopotamie dix ans plus tard. L'empire n'avait jamais été ou ne serait jamais aussi loin à l'est. L'empereur Hadrien (117 - 138) comprit la nécessité des "frontières" et céda les terres conquises par Trajan. Il construisit même un mur dans le nord de l'Angleterre pour servir de frontière entre la Grande-Bretagne et l'Écosse. Pour lui et les empereurs à venir, l'empire avait besoin de frontières - l'empire était désormais une affaire de pacification et de romanisation, et non plus de conquête.

La division de l'empire

La taille de l'empire finit par poser problème - il était trop grand pour être géré et devenait plus sensible aux invasions barbares. En 284 de notre ère, un nouvel empereur arriva au pouvoir. Il s'appellait Dioclétien et comprit les problèmes auxquels était confronté l'empire. Celui-ci avait été mis à mal pendant des décennies par de mauvais dirigeants, aussi, afin de rétablir l'unité, il divisa l'empire en une tétrarchie ou règle de quatre. Il y avait un empereur à l'ouest - avec Rome comme capitale - et un autre empereur à l'est - avec sa capitale à Nicomédie (plus tard Constantinople). Après la chute de Rome en 476 de notre ère, cette moitié orientale subsistera et deviendra, à terme, l'Empire byzantin.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Donald L. Wasson
Donald a enseigné l’histoire antique et médiévale ainsi que l’histoire des États-Unis à Lincoln College (Illinois). Éternel étudiant d’histoire depuis qu’il a découvert Alexandre le Grand, il met toute son énergie à transmettre son savoir à ses étudiants.

Citer cette ressource

Style APA

Wasson, D. L. (2016, janvier 05). Étendue de l'Empire Romain [The Extent of the Roman Empire]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-851/etendue-de-lempire-romain/

Style Chicago

Wasson, Donald L.. "Étendue de l'Empire Romain." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 05, 2016. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-851/etendue-de-lempire-romain/.

Style MLA

Wasson, Donald L.. "Étendue de l'Empire Romain." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 05 janv. 2016. Web. 13 oct. 2024.

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