Premiers Missionnaires Chrétiens

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Rebecca Denova
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 19 janvier 2021
Disponible dans ces autres langues: anglais, arabe, portugais, espagnol
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Selon les Actes des Apôtres de Luc, la dernière chose que Jésus fit avant de monter au ciel fut de charger les disciples de "témoigner" de ses enseignements. Le terme "disciple" signifie "étudiant" et provient des différentes écoles philosophiques de l'Antiquité. Il y avait un maître/professeur, et ses élèves recueillaient les enseignements et les transmettaient. Toutefois, à partir de ce point du texte, le terme "disciple" est souvent remplacé par "apôtre". L'apôtre (du grec"apostellein", qui signifie "envoyé") était un héraut. Le terme latin pour "apôtre" était"missio", d'où nous tirons le mot "missionnaire".

Calling of the Apostles by Domenico Ghirlandaio
L'appel des premiers apôtres, Domenico Ghirlandaio
Perledarte (CC BY-NC)

Les apôtres furent envoyés porter la bonne nouvelle (evangelion en grec). C'est ainsi qu'est né le terme de "bonne nouvelle", "gospel". En termes de fonction narrative, les apôtres sont d'abord désignés comme disciples de Jésus, mais lorsque l'histoire les emmène de Jérusalem à d'autres régions de l'Empire d'Orient, ils deviennent des apôtres. Ils annoncent la bonne nouvelle de l'imminence de l'intervention finale de Dieu dans l'histoire, l'enseignement fondamental de Jésus.

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Les disciples/apôtres

Les évangiles rapportent que Jésus appela ses disciples à la manière dont Dieu appelait les prophètes traditionnels d'Israël pour leurs missions. Les premiers disciples étaient des pêcheurs de la région de la mer de Galilée et étaient généralement appelés deux par deux. La liste traditionnelle des 12 disciples de Jésus comprend:

  • Pierre
  • André (frère de Pierre)
  • Jean (fils de Zébédée)
  • Jacques (fils de Zébédée),
  • Philippe,
  • Barthélémy,
  • Matthieu,
  • Thomas,
  • Jacques
  • Judas (Thaddée),
  • Simon (le zélote),
  • Judas Iscariote.

Cependant, les listes ne correspondent pas toujours. Luc fait état de 70 disciples par paires de deux et Jean compte Nicodème et Joseph d'Arimathie parmi les disciples. Néanmoins, ce groupe a toujours été appelé "les Douze", malgré les nombres et les noms différents. Le nombre symbolisait les douze tribus restaurées d'Israël. Les prophètes avaient annoncé que l'intervention de Dieu rétablirait les tribus d'Israël (aujourd'hui dispersées parmi les nations) et les ramènerait sur leur terre.

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Nous avons la preuve que, dans les 20 ans qui suivirent la mort de Jésus, un groupe comprenant Jacques, Pierre, Jean et d'autres personnes était en place à Jérusalem.

Marc, Matthieu et Luc rapportent tous que lors de l'arrestation, des procès et de la crucifixion, tous les disciples abandonnèrent Jésus. Seul Jean affirme que "le disciple bien-aimé" resta avec Jésus au pied de la croix. Les chrétiens ultérieurs identifièrent le "disciple bien-aimé" comme étant Jean. Les évangiles et les Actes rapportent que lors des apparitions de Jésus après la résurrection, les disciples furent pardonnés pour leur manque de compréhension et leur abandon. Nous avons la preuve que 20 ans après la mort de Jésus, un groupe comprenant Jacques, Pierre, Jean et d'autres (comme indiqué dans Galates 2 et Actes 15) était en place à Jérusalem.

Dans Marc et Matthieu, l'ange du tombeau vide dit aux femmes que Jésus les rencontrerait en Galilée. Chez Luc et Jean, les apparitions de la résurrection ont lieu à Jérusalem et dans ses environs. La fin de Matthieu contient ce que l'on appelle aujourd'hui la Grande Commission:

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Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. (Matthieu 28:16-20)

Il ne s'agit pas d'une forme ancienne de la Trinité et elle n'a pu être ajoutée aux manuscrits de Matthieu qu'après l'invention de ce concept au 4e siècle de notre ère.

Une autre source de motivation des disciples se trouve dans Actes 2. Luc raconte que lors de la fête de la Pentecôte, l'esprit de Dieu apparut aux disciples sous la forme d'un feu. Les disciples parlaient dans leur propre dialecte, l'araméen, mais les Juifs de tout le monde connu les entendaient dans leur propre langue. C'est la puissance de cet esprit qui a permit aux disciples de prêcher avec succès et d'accomplir des miracles.

Christ and the Twelve Apostles by Fra Angelico
Le Christ et les Douze Apôtres, par Fra Angelico
Frans Vandewalle (CC BY-NC)

Nos sources pour reconstituer l'activité des missionnaires se trouvent dans les lettres de Paul (écrites vers les années 50 et 60 de notre ère), les Actes des Apôtres (écrits vers 95 de notre ère) et certaines autres lettres du Nouveau Testament datant du 1er siècle de notre ère. Outre les écrits chrétiens, nous ne disposons pas de littérature contemporaine d'autres juifs ou non-chrétiens de cette période.

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Le récit des Actes suit les paramètres initiaux de l'ordre: les apôtres prêchent à Jérusalem, dans toute la Judée (dans les villes de Joppé et Haïfa), en Samarie et aux extrémités de la terre. Les Actes relatent les voyages de Paul dans la province d'Asie (Turquie), en Syrie et en Grèce. Le livre se termine avec Paul à Rome, qui n'est pas tout à fait "l'extrémité de la terre", mais le centre ultime de l'Empire romain. Malheureusement, si l'un des premiers disciples écrivit quelque chose, cela n'a pas survécu. Il est généralement admis que les pêcheurs de Galilée n'étaient probablement pas formés à la lecture et à l'écriture en grec. Luc fournit de nombreux discours détaillés, en particulier ceux de Pierre. Cependant, les discours des Actes des Apôtres sont le fruit du travail de l'auteur. D'autre part, certains érudits affirment que les discours de Luc reflètent ce qu'auraient été les discours typiques des apôtres.

Pierre "la pierre"

Ce n'est que dans l'évangile de Matthieu que nous trouvons la base des traditions ultérieures concernant Pierre:

Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples: Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l'homme? Ils répondirent: Les uns disent que tu es Jean Baptiste; les autres, Élie; les autres, Jérémie, ou l'un des prophètes. Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.

. (16:13-19)

Le texte joue sur le nom de Pierre, petra signifiant "rocher" en grec.) Le fait d'avoir le pouvoir des "clés du royaume des cieux" signifie que Pierre est la source ultime de l'accès au ciel. L'Église catholique utilise ce passage pour revendiquer la filiation spirituelle directe de Pierre au pape. Le symbole des clés croisées sur la couronne papale apparaît dans les sculptures de la Cité du Vatican.

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Saint Peter
Saint Pierre
Lawrence OP (CC BY-NC-ND)

Les méthodes des apôtres

Pour reconstituer les premières communautés chrétiennes, les spécialistes s'accordent à dire qu'il s'agissait d'un message juif et que les disciples de Jésus avaient donc commencé par transmettre ses enseignements dans les synagogues. Pendant des siècles, les Juifs avaient établi des communautés dans tout l'Empire romain et les synagogues étaient au centre de leur vie religieuse et communautaire. Les non-Juifs, également connus sous le nom de Gentils, manifestèrent toutefois un intérêt plus grand que les Juifs.

Les gentils pouvaient se joindre aux adeptes du Christ, mais seulement s'ils respectaient les lois juives sur l'inceste, s'ils évitaient la viande contenant du sang et s'ils cessaient d'adorer tous les autres dieux.

L'intérêt des Gentils provenait du groupe que Luc appelait les "craignant Dieu", des non-Juifs attirés par les valeurs, la charité, l'éthique et les récits juifs. Les synagogues n'étaient pas des espaces sacrés (cela ne se trouvait que dans le complexe du Temple à Jérusalem) et il n'y avait donc pas d'obstacle à leur participation. Cet intérêt des Gentils en surprit plus d'un et un débat s'engagea sur la manière de les inclure. Ceux qui pensaient que ces personnes devaient d'abord se convertir complètement au judaïsme (avec la circoncision, les lois alimentaires et les règles du sabbat) sont qualifiés de judéo-chrétiens par les érudits. Ceux qui acceptaient les Gentils en tant que Gentils sont qualifiés de Gentils-Chrétiens.

Galates 2 et Actes 15 décrivent une réunion qui se tint à Jérusalem pour trancher la question. Il fut décidé que les païens pourraient se joindre aux assemblées des disciples du Christ, mais seulement s'ils respectaient les lois juives sur l'inceste, évitaient la viande contenant du sang et cessaient d'adorer tous les autres dieux (idolâtrie). C'est ce que l'on a appelé le premier concile apostolique.

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Paul, apôtre des Gentils

L'apôtre le plus connu est Paul, un pharisien qui s'était opposé à ce nouveau groupe. Il eut une vision de Jésus (au ciel), qui lui dit de devenir "l'apôtre des Gentils". L'apôtre Paul n'avait jamais rencontré Jésus lorsqu'il était sur terre, mais il affirmait que cette vision l'autorisait à avoir le même statut que les premiers disciples (en tant qu'apôtre). Paul voyagea dans de nombreuses villes de l'Empire romain d'Orient, où il établit des communautés de croyants.

Pour Paul, les Gentils entrent en tant que Gentils. Les prophètes d'Israël avaient dit que, dans les derniers jours de la restauration de Dieu, certains Gentils se tourneraient vers le Dieu d'Israël et l'adoreraient. Ce retournement, affirmait-il, démontrait leur repentance en se détournant du grand péché de l'idolâtrie. Les lettres de Paul indiquent qu'il était un Juif instruit, non seulement bien au fait des Écritures, mais aussi des concepts de l'enseignement supérieur dans l'Empire romain, par le biais des écoles de philosophie. Il combinait les deux dans ses arguments. En raison de l'absence d'écrits des premiers disciples, nous ne pouvons pas déterminer s'ils enseignaient en utilisant les mêmes méthodes et arguments que Paul.

Apostle Paul Mosaic
L'Apôtre Paul, Mosaïque, Veria, Grèce
Edgar Serrano (CC BY-NC-SA)

Bien qu'une décision ait été prise à Jérusalem concernant les Gentils, le débat apparemment se poursuivit pendant plusieurs décennies. C'est l'un des principaux sujets des lettres de Paul, qui accuse souvent de faux apôtres de tenter de défaire ce qu'il avait prêché. Il ne nomme pas ces faux apôtres et les spécialistes supposent que ce groupe représentait ceux qui formaient la première communauté à Jérusalem: Pierre, Jacques et Jean (chrétiens juifs). De l'aveu même de Paul, il n'y avait aucun atome crochu entre lui et ce groupe. Il les qualifia sarcastiquement de "soi-disant piliers" de la communauté (Galates 2). En ce qui concerne l'inclusion des Gentils, on ne sait pas exactement ce que chacun des premiers apôtres enseigna au cours de ses voyages. Nous savons que les Gentils commencèrent à être plus nombreux que les juifs à la fin du 1er siècle de notre ère et, en l'absence de preuves écrites, nous devons supposer que les premiers disciples se chargèrent de leur inclusion.

Les lettres de Paul révèlent également les débats et les tensions au sein des premières communautés, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les Juifs des villes de l'Empire avaient depuis longtemps trouvé un arrangement avec leurs voisins. Le nouvel enseignement sur l'absence d'idolâtrie était susceptible de bouleverser les relations avec Rome et conduisit à la persécution officielle des chrétiens à la fin du 1er siècle de notre ère. Certaines des lettres de Paul sont écrites depuis la prison, et les Actes des Apôtres relatent que Paul fut emprisonné à plusieurs reprises pour des troubles civils. Dans les Actes, cependant, un magistrat romain compatissant libère toujours Paul.

Les souffrances des apôtres

Dans tous les évangiles, Jésus prédit que ses disciples seraient persécutés à la fois par les Juifs et par les autorités gouvernementales. Dans les Actes des Apôtres, nous avons des récits de leur harcèlement constant et de leur arrestation. Luc affirme que Pierre et Jean furent arrêtés à plusieurs reprises par le Sanhédrin (le conseil municipal juif) et emprisonnés. Ils s'évadèrent ensuite miraculeusement.

Icon Portraying an Apostle
Icône représentant un apôtre
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Luc raconte également qu'Agrippa Ier (r. de 41 à 44 de notre ère en tant que roi des Juifs) décapita Jacques, le frère de Jean. Il fut ensuite foudroyé par un éclair de Dieu pour avoir eu l'orgueil de se croire divin. Cette histoire d'Agrippa se retrouve également dans les écrits de Flavius Josèphe, un historien juif du 1er siècle de notre ère. Toutefois, Josèphe ne mentionne la mort d'aucun chrétien. Josèphe relata également la mort de Jacques, le frère de Jésus, par le Sanhédrin (62 de notre ère), une histoire absente des Actes des Apôtres.

Lettres du Nouveau Testament et légendes du IIe siècle de notre ère

Certaines lettres ont été canonisées dans le Nouveau Testament et prétendent avoir été écrites par les premiers disciples: 1 et 2 Pierre et 1, 2 et 3 Jean. Les lettres pétriniennes sont introduites par l'apôtre Pierre et adressées aux communautés de la province d'Asie. Elles s'élèvent contre les faux prophètes et encouragent à la persévérance, compte tenu de la persécution qui sévit dans cette région. Il convient de noter l'exhortation à "honorer l'empereur" et à ne pas faire de vagues (1 Pierre 2:17).

De nombreux spécialistes contestent la paternité et la date des lettres pétriniennes. L'auteur utilise un niveau avancé de rhétorique et de philosophie dans ses arguments, ce qui ne peut être attribué à un pêcheur galiléen. Tout aussi problématique est le fait que la persécution officielle des chrétiens par Rome commença très probablement sous l'empereur romain Domitien (r. de 83 à 95 de notre ère) et non du vivant de Pierre.

Les actes des apôtres suivent le style et la structure de ce que l'on appelle la littérature romane grecque.

Trois lettres sont attribuées à Jean, mais leur auteur reste un sujet de débat. La tradition veut qu'elles aient été écrites à Éphèse vers la fin du 1er siècle de notre ère par Jean l'Ancien. Cette personne était considérée comme le "disciple bien-aimé" du quatrième évangile (et l'auteur de ce texte), Jean, le frère de Jacques.

Au IIe siècle de notre ère, des ouvrages commencèrent à être publiés pour donner des détails sur l'activité des apôtres. Nombre d'entre eux sont intitulés "actes des apôtres", ce qui signifie "actions". Ils racontent leurs voyages, leur enseignement, leurs miracles, leurs souffrances et leur mort. Les actes suivent le style et la structure de ce que l'on appelle la littérature romane grecque. Ces romans étaient populaires et racontaient généralement l'histoire d'amants qui se séparaient et vivaient des aventures, mais finissaient par se réconcilier.

L'un des romans les plus élaborés est Les Actes de Pierre. L'histoire suit les voyages de Pierre à travers l'Empire romain et ses dernières années à Rome. Il fournit plus de détails sur la persécution présumée des chrétiens par Néron (r. de 54 à 68 de notre ère) après l'incendie de Rome (64 de notre ère), une histoire qui ne fut attestée pour la première fois que par Tacite (c. 110-115 de notre ère). Les chrétiens de Rome encouragent Pierre à fuir et à sauver sa vie en raison de son importance en tant que témoin. Il quitte Rome par la voie Appienne où il a une vision de Jésus qui vient vers lui. Il demande: "Quo vadis, domine ?" ("Où vas-tu, Seigneur ?") et Jésus lui dit qu'il est en route pour Rome pour y mourir à nouveau. Pierre sait alors ce qu'il doit faire, en expiation de son reniement antérieur de Jésus. Il fait demi-tour, est arrêté et meurt dans l'amphithéâtre que Néron avait utilisé cette nuit-là pour exécuter les chrétiens. C'est de là que vient l'histoire selon laquelle il aurait demandé à ses bourreaux de le crucifier à l'envers, car il n'était pas digne de mourir de la même manière. C'est ainsi que l'art de la Renaissance représente la mort de Pierre. Le site de la vision de Pierre est indiqué le long de la Voie Appienne en tant qu'étape de pèlerinage.

The Crucifixion of Saint Peter by Caravaggio
La crucifixion de Saint Pierre par Caravage
Caravaggio (Public Domain)

Au cours du IIe siècle de notre ère, des écrivains chrétiens tentèrent de définir et d'expliquer le christianisme aux autorités romaines. Leurs enseignements étaient validés en partant du principe que le matériel avait été transmis par les premiers apôtres à leurs successeurs (évêques) dans les villes. Les écrits de cette deuxième génération ont été collectivement appelés les "Pères apostoliques" au XVIIe siècle. Ces épîtres et traités ont joué un rôle important dans la détermination de ce qui est devenu l'orthodoxie au 4e siècle de notre ère.

La mort des apôtres

Historiquement, nous ne pouvons pas confirmer comment les apôtres sont morts. Mais dès le IIe siècle de notre ère, la tradition affirmait qu'ils étaient tous morts en martyrs. Ce concept a été directement emprunté au judaïsme, à partir de l'histoire de la révolte des Maccabées contre la domination grecque (167 av. J.-C.). En s'inspirant de l'histoire des frères de 1 Maccabée, les chrétiens ont appliqué le même raisonnement à tous ceux qui mouraient pour leur foi. La récompense était l'enlèvement instantané au ciel.

Au 4e siècle de notre ère, les chrétiens se rendaient en pèlerinage sur les sites traditionnels et les tombes des apôtres. Il était entendu que les apôtres, désormais au ciel, pouvaient servir de médiateurs entre Dieu et les chrétiens et qu'ils pouvaient être sollicités dans la prière. C'est ce que l'on a appelé le culte des saints, où l'on prétendait que tous les apôtres originels se trouvaient au ciel. Des récits, connus sous le nom de martyrologes, détaillant l'arrestation, la condamnation et les souffrances de ces personnes, furent créés, et nombre d'entre eux utilisent le modèle de la souffrance et de la mort de Jésus, de sorte que ses disciples sont censés avoir péri à la manière du Christ.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Rebecca Denova
Rebecca I. Denova, Ph. D., est Maître de Conférences à temps plein en Christianisme Primitif au Département d'Études Religieuses de l'Université de Pittsburgh. Elle a récemment publié un ouvrage, "The Origins of Christianity and the New Testament" (Wiley-Blackwell).

Citer cette ressource

Style APA

Denova, R. (2021, janvier 19). Premiers Missionnaires Chrétiens [The First Christian Missionaries]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1658/premiers-missionnaires-chretiens/

Style Chicago

Denova, Rebecca. "Premiers Missionnaires Chrétiens." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 19, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1658/premiers-missionnaires-chretiens/.

Style MLA

Denova, Rebecca. "Premiers Missionnaires Chrétiens." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 19 janv. 2021. Web. 14 oct. 2024.

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