Jacques Necker

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 13 juin 2022
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Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
Portrait of Jacques Necker (by Joseph Duplessis, Public Domain)
Portrait de Jacques Necker
Joseph Duplessis (Public Domain)

Jacques Necker (1732-1804) était un banquier et homme d'État suisse qui fut ministre des finances du roi Louis XVI de France (r. de 1774 à 1792). Il occupa le poste de ministre du roi à trois reprises et fut chargé de sortir la France de sa crise financière. D'abord populaire auprès du peuple, Necker joua un rôle important dans le début de la Révolution française (1789-1799).

Après des débuts modestes à Genève, Necker devint l'un des hommes les plus puissants de France en étant nommé directeur général du Trésor royal en 1777. Déterminé à ne pas augmenter les impôts pendant la guerre d'Indépendance américaine, Necker maintint la nation à flot en contractant des emprunts à l'étranger. Il acquit une grande popularité en rendant publiques les finances royales et devint si apprécié que sa révocation le 11 juillet 1789 fut un catalyseur majeur de la prise de la Bastille. Il fut rapidement réintégré, mais n'atteindrait plus jamais les mêmes niveaux d'adoration publique; sa troisième et dernière démission en 1790 fut accueillie dans l'indifférence générale.

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Début de carrière

Jacques Necker vit le jour le 30 septembre 1732 dans la République de Genève, dans l'actuelle Suisse. Son père, Charles-Frédéric Necker, était un avocat originaire de Neumark en Prusse, devenu citoyen genevois en 1726 après y avoir été élu professeur de droit. Jacques et son frère aîné, Louis, avaient été élevés dans la tradition calviniste et avaient reçu une éducation adéquate. Ses études avaient cependant été interrompues lorsqu'un ami de son père lui proposa un poste de commis dans la banque Thellusson et Vernet à Paris. Bien qu'il n'ait eu que 15 ans, Necker accepta le poste et partit pour sa nouvelle vie en France.

Necker se lança dans la spéculation sur fonds publics, le commerce des céréales et les obligations britanniques pendant la guerre de Sept Ans, ce qui lui permit d'accroître rapidement sa fortune.

Une fois en France, il était peu probable qu'il devienne quelqu'un d'important. Dans une nation où tous les sujets du roi étaient tenus par la loi d'être catholiques, un protestant comme Necker était déjà désavantagé. En plus de cela, il était timide et n'avait pas encore terminé son éducation. Pourtant, même à un si jeune âge, Necker était ambitieux, et il n'aurait pas à attendre longtemps pour prouver sa valeur. Un jour, le chef de bureau de sa banque tomba malade et ne put assister à une importante réunion transactionnelle. Personne d'autre n'étant disponible, Necker fut envoyé à sa place avec l'ordre strict de s'en tenir aux instructions qu'on lui avait laissées. Après avoir évalué lui-même les détails de la transaction, Necker décida de se fier à son instinct plutôt qu'aux instructions de son employeur pendant les négociations. Son pari s'avéra payant, et il fit gagner à la banque un demi-million de livres. Impressionnés, ses employeurs le mutèrent rapidement au siège de la banque à Paris. À peine âgé de 20 ans, il était déjà sur la voie rapide du succès. Necker s'avéra être un banquier extrêmement habile. Il se lança dans la spéculation sur fonds publics, le commerce des céréales et les obligations britanniques pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), ce qui lui permit d'accroître rapidement sa fortune. En 1762, lorsque l'un des associés de la banque se retira, Necker fut nommé associé junior à sa place et dirigea la succursale de Paris.

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À cette époque, il commença à faire la cour à Suzanne Curchod, la fille d'un pasteur qui avait été fiancée à l'écrivain britannique Edward Gibbon (1737-1794). Necker et Suzanne se marièrent en 1764. Deux ans plus tard, Suzanne donna naissance à leur fille, Anna Louise Germaine, qui, plus connue sous le nom de Madame de Staël (1766-1817), deviendrait une écrivaine de renom, une théoricienne politique et une grande salonnière. Avec les encouragements de Suzanne, Necker finit par quitter son poste à la banque pour briguer un poste public. Il en trouva une en 1768, en tant que directeur de la malheureuse Compagnie française des Indes orientales, qui perdit son monopole en Inde et fit faillite l'année suivante. Ce poste constitua néanmoins un tremplin respectable vers la vie publique, et Necker augmenta sa fortune personnelle en vendant les navires et les marchandises invendues de la compagnie. Avec un capital de 6 à 8 millions de livres, il commença alors à faire des prêts au gouvernement français.

Suzanne Curchod
Suzanne Curchod
Joseph-Siffred Duplessis (Public Domain)

En 1773, Necker s'imposa en tant que voix importante dans le monde de la finance avec sa défense du corporatisme d'État déguisée en éloge de Jean-Baptiste Colbert, ministre sous le règne du roi Louis XIV de France (r. de 1643 à 1715). Pour cette œuvre, il reçut un prix de la prestigieuse Académie française. En 1775, Necker s'attaqua à la théorie économique de la physiocratie, en critiquant spécifiquement Anne-Robert Jacques Turgot, le contrôleur général des finances royales. Necker n'était pas d'accord avec les politiques de laissez-faire de Turgot, comme la suppression d'un prix contrôlé sur le commerce des grains. Il fut prouvé qu'il avait raison lorsque cette même politique conduisit aux émeutes du pain de la guerre des farines de 1775 qui précédèrent la révocation de Turgot l'année suivante. Ayant impressionné le comte de Maurepas, le conseiller royal du roi, par son travail, Necker fut désigné ministre royal des finances en 1777.

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Premier ministère : 1777-1781

Bien que Necker ait désormais été ministre royal, sa foi protestante et ses origines roturières constituaient toujours un handicap. Sa nomination provoqua un scandale et fit l'objet de nombreux commérages dans les cercles sociaux aristocratiques. Interdit d'assister aux conseils royaux, il n'était pas non plus autorisé à porter le titre de contrôleur général des finances et fut appelé directeur général à la place. Pourtant, en tant que roturier protestant, il était largement considéré comme exempt de tout reproche pour les malheurs auxquels était confrontée la France catholique, à savoir l'état chancelant des finances nationales. En tant que banquier expérimenté, il semblait être l'homme idéal pour apporter une solution, à l'opposé de Turgot, philosophe mais incompétent. Necker était extrêmement confiant dans ses propres capacités et était déterminé à redresser les finances françaises sans augmenter les impôts.

Anne-Robert Jacques Turgot
Anne-Robert Jacques Turgot
Antoine Graincourt (Public Domain)

Lorsque Necker prit ses fonctions le 29 juin 1777, la France n'avait pas encore officiellement rejoint la guerre d'Indépendance américaine, bien qu'un nombre croissant de voix au sein de l'entourage du roi n'ait rendu cette issue inévitable. Necker lui-même s'opposait à la guerre, craignant que les dettes contractées en combattant les Britanniques ne poussent la crise financière à son paroxysme. Lorsque la France entra finalement en guerre en 1778, Necker fut confronté à la tâche monumentale de financer le conflit et de résoudre en même temps la crise financière de l'Ancien Régime, sans augmenter les impôts.

Conscient qu'il était hors de question d'abolir les offices vénaux corrompus de peur de s'attirer les foudres des puissants parlements, il supprima les offices inutiles au sein même du ministère, se débarrassant ainsi de plus de 500 offices. Il remplaça 48 receveurs généraux chargés de collecter les impôts directs, par 12 fonctionnaires directement responsables devant lui. Necker s'attaqua même aux fermiers généraux, l'agence puissante très détestée que le gouvernement français chargeait de la collecte des impôts indirects, souvent par des moyens voyous. Necker aurait aimé abolir complètement les fermiers généraux, mais ce n'était pas possible en temps de guerre. Au lieu de cela, il réduisit leur nombre d'un tiers et leur imposa de nouvelles règles.

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Pour rendre la fiscalité plus efficace et plus représentative, Necker tenta d'installer des assemblées provinciales, organes des trois ordres d'une province, dont le but était de voter les questions administratives locales. Il réussit à mettre en place de telles assemblées dans le Berry et en Haute-Guyenne, en veillant à ce que dans chaque assemblée les représentants du tiers état (les roturiers) soient en nombre égal à ceux des deux états supérieurs (clergé et noblesse). Il tenta de mettre en place des assemblées similaires dans d'autres provinces, mais il fut contrecarré par les autres ministres du roi. Déjà, il se faisait de puissants ennemis.

Rapport au roi

La guerre se prolongeant, ces mesures ne suffirent pas et, pour maintenir les finances de l'État à flot, Necker fut contraint de contracter des emprunts à l'étranger. Alors que le nombre d'ennemis personnels de Necker augmentait, des pamphlets commencèrent à circuler, l'attaquant pour sa mauvaise gestion des finances. En réponse à cela, Necker rendit public un compte rendu des finances royales en 1781, publié sous le nom de Compte Rendu au Roi. Cette publication connut un grand succès et apporta à Necker une notoriété immédiate. Dans une société comme la France de l'Ancien Régime où de tels documents étaient historiquement tenus secrets, cette publication était importante. 20 000 exemplaires furent imprimés à Paris, un nombre sans précédent; ils s'épuisent dès les premières semaines. Le rapport fut traduit en cinq langues et distribué dans le monde occidental.

Compte Rendu Au Roi
Compte Rendu Au Roi
Lombards Library (GNU FDL)

Le Compte Rendu revendiquait un surplus de 10 millions de livres pour l'année fiscale de 1781, mais il omettait les comptes extraordinaires qui auraient montré un déficit de plus de 46 millions. Necker n'avait jamais voulu que ce rapport soit trompeur car son but était de démontrer que les obligations financières en temps de paix pouvaient être satisfaites par les revenus courants, et il exclut donc les emprunts et les dettes de guerre de son chiffre. Cependant, cette exclusion conduisit ses ennemis à prétendre qu'il avait dissimulé la véritable dette de la couronne pour mieux se faire valoir, et certains le qualifièrent de fraudeur.

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Necker, sentant monter la pression de ses puissants ennemis, dont la reine Marie-Antoinette, lança un ultimatum au roi, menaçant de démissionner s'il n'obtenait pas un siège au conseil royal. Cependant, Necker se retrouva sans ami ; son vieil allié Maurepas était devenu jaloux de sa renommée, et le Comte de Vergennes, le ministre des affaires étrangères, le méprisait pour ses critiques de la guerre d'Amérique. Tous deux menacèrent de démissionner si Necker était autorisé à siéger au conseil, ce qui ne laissa d'autre choix à Necker que de démissionner en mai 1781.

Deuxième ministère : 1788-89

La publication du Compte Rendu permit à Necker d'atteindre de nouveaux sommets de popularité. Après sa démission, des personnes de toutes classes affluèrent à sa maison de Saint-Ouen, et l'impératrice Catherine la Grande de Russie (1762-1796) l'invita même à venir la voir à Saint-Pétersbourg. Au lieu de cela, Necker se retira sur le lac de Genève, où il passera les années suivantes à défendre son mandat de ministre, rédigeant son célèbre Traité de l'administration des finances en France en 1784 afin de justifier sa politique.

La publication de son rapport, son refus d'augmenter les impôts et son appel aux assemblées provinciales avaient fait de Necker une célébrité.

Alors que la guerre d'indépendance américaine touchait à sa fin, la France constata que sa crise financière s'était effectivement aggravée. Reprochant la situation à Necker, le nouveau contrôleur général Charles-Alexandre de Calonne proposa une série de réformes radicales qui, espérait-t-il, sauveraient la nation de la faillite. En 1786, alors que la confiance du public dans le gouvernement royal s'était effondrée à la suite de l'affaire du collier de la reine, Necker fit un retour glorieux à Paris ; sa transparence supposée avec la publication de son rapport, son refus d'augmenter les impôts et sa préconisation d'assemblées provinciales avaient fait de lui une célébrité, en particulier parmi les gens du peuple.

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Alors que Necker commença à écrire des pamphlets venimeux critiquant Calonne, ce dernier fut lui-même confronté à des problèmes lorsqu'il tenta de faire passer ses réformes à l'Assemblée des notables de 1787. Considéré comme un dépensier corrompu, l'opinion publique se retourna contre Calonne qui fut renvoyé en avril 1787. Son successeur, Loménie de Brienne, n'eut guère plus de chance ; ses tentatives de réforme conduisirent à la Révolte des Parlements (1787-88), au cours de laquelle le trésor se vida. Brienne démissionna en août 1788 et le roi n'eut d'autre choix que de réintégrer Necker dans son ministère. Calonne parti et Vergennes et Maurepas morts, la nomination de Necker ne suscita aucune opposition. Il accepta le poste de premier ministre de France et se vit enfin accorder un siège au conseil royal. Sa reconduction donna lieu à des feux d'artifice et à des célébrations dans les rues de Paris.

L'avenir de la France s'éclaircit immédiatement, car la nomination de Necker fut accueillie par une hausse soudaine de la bourse, et sa présence était considérée comme un crédit suffisant pour que la couronne puisse obtenir de nouveaux prêts afin d'éviter la faillite. Pour régler la situation financière une fois pour toutes, Necker annonça la convocation d'États généraux, un organe représentatif des trois ordres de la France prérévolutionnaire, avec l'autorité pour administrer la fiscalité. La réputation de Necker en tant que champion du peuple fut renforcée lorsqu'il plaida pour que le troisième état reçoive une représentation égale à celle des deux états supérieurs, ce qui fut finalement accordé.

Au cours des premiers mois de 1789, les États généraux furent très attendus dans toute la France, car ils étaient considérés une occasion de changement au sein de l'Ancien Régime oppressif. Ainsi, lorsque les États généraux de 1789 se réunirent à Versailles en mai, les députés du tiers état furent déçus lorsque le discours d'ouverture de Necker, qui dura trois heures, s'en tint aux questions financières et ne mentionna pas l'inégalité sociale.

Opening Session of the General Assembly, 5 May 1789
Séance d'ouverture de l'Assemblée générale, 5 mai 1789
Auguste Couder (Public Domain)

Les États généraux se transformèrent rapidement en Assemblée nationale qui revendiqua l'autorité au nom du peuple. Le 17 juin, l'Assemblée déclara que tous les impôts existants étaient illégaux et commença à travailler sur une constitution peu après. Necker, qui avait voulu que les États généraux aident l'administration existante plutôt que de réaliser une réforme de la société, fut néanmoins considéré comme un artisan de la Révolution, tant par le peuple que par les ministres du roi. Fidèle à cette réputation et à la popularité qui l'accompagnait, Necker ne fit rien pour arrêter l'ascension de l'Assemblée et leur offrit des concessions au nom du roi.

Dans le but de réaffirmer l'autorité royale, Louis XVI congédia Necker le 11 juillet 1789 et lui ordonna de quitter immédiatement le pays. Le lendemain, le chaos régnait dans les rues de Paris où des émeutiers portant des bustes de Necker firent irruption dans les armureries et s'emparèrent d'armes. Après que ces émeutes aient conduit à la prise de la Bastille le 14 juillet, Louis XVI n'eut d'autre choix que de faire marche arrière et il rétablit Necker dans ses fonctions de ministre principal quelques jours plus tard.

Troisième ministère : 1789-1790

Le retour triomphal de Necker à Paris fut traité comme un jour de fête, bien qu'il ait été entaché par le meurtre brutal en pleine rue de Joseph-François Foullon (1715-1789), qui l'avait brièvement remplacé au ministère du roi. Dans son rôle rétabli, Necker servit de liaison efficace entre le roi et l'Assemblée nationale. Il rédigea la réponse désapprobatrice de Louis XVI aux décrets d'août qui abolissaient la féodalité, et tenta de négocier un compromis sur la question du veto absolu du roi. Lorsque la marche des femmes sur Versailles transféra le siège du pouvoir à Paris, Necker suivit consciencieusement.

La chute de Necker fut due à son incapacité à se montrer à la hauteur de la réputation messianique qui lui avait été conférée. Loin de s'être dissipée avec le déclenchement de la Révolution, la crise financière de la nation ne fit qu'empirer, et le trésor était vide en septembre 1789. Les tentatives de Necker pour lutter contre la faillite en créant une banque nationale semblable à la Bank of England et en contractant de nouveaux emprunts échouèrent, et les attaques de ses ennemis s'intensifièrent. Jean-Paul Marat (1743-1794), dans son influent journal L'Ami du Peuple, accusa Necker de profiter des malheurs économiques de la France, allant jusqu'à le qualifier d'ennemi public ; Necker, furieux, lança un mandat d'arrêt contre lui, ce qui obligea Marat à fuir à Londres pour une courte période.

Le clou final au cercueil de la réputation de Necker fut son opposition à l'assignat, la nouvelle forme de papier-monnaie de la France révolutionnaire destinée à lutter contre la dette nationale. Les partisans de la monnaie, comme Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau (1749-1791), soutenaient que l'économie était étouffée par le manque d'actifs en circulation, tandis que les opposants, comme Necker, pensaient que l'émission d'assignats provoquerait une inflation massive et que la monnaie elle-même serait bientôt sans valeur. Mirabeau, qui estimait que les attaques contre les assignats équivalaient à des attaques contre la Révolution, accusa Necker de dictature financière. Les biens ecclésiastiques et féodaux furent confisqués par l'Assemblée pour garantir la valeur des assignats, qui furent émis en masse en août 1790.

Bust of Mirabeau
Buste de Mirabeau
Henri-Frédéric Iselin (CC BY-SA)

Necker était tellement opposé à cette décision qu'il démissionna le 3 septembre 1790. A ce moment-là, son étoile avait pâli, car il quitta son poste dans l'indifférence générale. Laissant 2 millions de livres de son propre argent au trésor royal, il fut harcelé par des foules en colère sur le chemin du retour et dut demander à l'Assemblée une protection policière.

Retraite définitive

Après avoir quitté la France, Necker retourna en Suisse. Tout comme en France, ses tendances modérées vinrent le hanter, car il était considéré comme trop révolutionnaire par les émigrés français royalistes vivant à l'étranger, et comme trop royaliste par les Jacobins suisses. En 1793, après l'arrivée des Jacobins au pouvoir en France, Necker fut lui-même mis sur la liste des émigrés, et toutes ses propriétés et ses biens en France furent saisis. En 1794, Suzanne Necker, qui avait souffert de problèmes de santé toute sa vie, mourut; elle laissa Necker seul avec sa fille.

En 1792, il publia une analyse du procès de Louis XVI, et en 1796, il publia De la Révolution française, dans lequel il tenta d'expliquer les échecs de la Constitution de 1791 et de la monarchie constitutionnelle française. Bien qu'il n'ait jamais été républicain lorsqu'il était au pouvoir, Necker révéla des sympathies républicaines dans sa vieillesse, comme en témoigne son dernier ouvrage Dernières vues sur la politique et les finances. Publié en 1802, ce livre servit de plaidoyer discret au Premier Consul français Napoléon Bonaparte (1769-1821) pour l'établissement d'une république "une et indivisible, soumise autant que possible aux lois de l'égalité" (Furet & Ozouf, 295). Napoléon, qui projetait déjà d'établir le Premier Empire français (1804-1814, 1815), s'offusqua du dernier ouvrage de Necker.

Necker mourut le 9 avril 1804, à l'âge de 71 ans, et fut enterré aux côtés de sa femme au château de Coppet. Son héritage reste mitigé ; bien que sa politique d'emprunts pendant la guerre d'Indépendance américaine ait aggravé la crise financière de la France, son Compte Rendu était lui-même révolutionnaire en rendant publiques les finances de la France. Son engagement envers le peuple fut peut-être exagéré de son vivant, mais Necker puisa son énergie de la popularité que lui conférait sa réputation. Comme d'autres figures révolutionnaires françaises, l'ascension fulgurante de Necker fut suivie d'une disgrâce tout aussi rapide, illustrant la volatilité et la nature toujours changeante de la France à cette époque.

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Questions & Réponses

Pour quoi Jacques Necker est-il connu?

Jacques Necker était le ministre des finances du roi Louis XVI de France, connu pour avoir rendu les finances françaises publiques avec son Comte Rendu au Roi et pour avoir supervisé la réunion des États généraux, l'événement inaugural de la Révolution française.

Pourquoi la nomination de Jacques Necker au ministère du roi était-elle scandaleuse ?

La nomination de Jacques Necker fut scandaleuse parce qu'il n'était qu'un roturier protestant.

Pourquoi Jacques Necker perdit-il le pouvoir ?

Jacques Necker perdit trois fois le pouvoir : la première fois en 1781 pour avoir insisté pour faire partie du conseil royal ; la seconde en 1789 pour avoir accordé des concessions à l'Assemblée nationale ; la troisième en 1790 pour s'être opposé à l'assignat, la nouvelle monnaie française.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2022, juin 13). Jacques Necker [Jacques Necker]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-20863/jacques-necker/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Jacques Necker." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juin 13, 2022. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-20863/jacques-necker/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Jacques Necker." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 13 juin 2022. Web. 24 avril 2024.

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